Partie de poker à la City

La Bourse est pour vous un vaste casino où rien ne va plus quand les dés sont jetés? Si vous êtes joueurs, intéressez-vous à PartyGaming. La société s'introduit aujourd'hui à la City et l'opération promet d'être la plus importante sur le marché londonien depuis 2001. Le premier site de poker en ligne au monde espère lever 1,1 milliard de livres, l'équivalent de 1,6 milliard d'euros et devrait peser au moins 6,6 milliards d'euros sur la base de la fourchette basse d'évaluation, autant que Sainsbury et plus que British Airways! La valeur devrait ainsi rejoindre le prestigieux indice FTSE 100 dès le prochain remaniement en septembre, aux cours actuels aux environs du 60e rang. Les joueurs semblent se bousculer pour participer à la partie. La demande de titres aurait été près de 3 fois plus importante que l'offre. Il est vrai que la société, fondée en 1997, ne manque pas d'atouts. Ses recettes, qui proviennent de commissions prélevées à l'occasion de chaque partie, ont quadruplé l'an dernier pour dépasser 600 millions de dollars. Ses bénéfices ont été multipliés par sept en deux ans et sa structure de coûts lui permet de dégager une éblouissante marge opérationnelle de 58%... Basée fiscalement à Gibraltar, PartyGaming a délocalisé 85% de son personnel en Inde. Le jackpot est assuré pour les fondateurs, deux génies de l'informatique d'origine indienne et un couple d'américains ayant fait fortune dans les sites Internet pour adultes, qui vont céder environ 23% du capital. Toutefois, certains investisseurs n'ont pas cru à leur bluff et jugent la valorisation déraisonnable. D'autant que le pari est loin d'être sans risque. PartyGaming génère 87% de son activité aux Etats-Unis, via son site PartyPoker. Or comme le reconnaît le groupe dans son prospectus d'introduction, le Ministère de la Justice américain juge illégal le jeu en ligne, qui est interdit dans sept Etats. Certes, PartyGaming a développé son propre système de paiement pour contourner le refus des banques américaines de traiter ce type de transactions et n'a surtout aucune présence physique sur le territoire américain, ses serveurs informatiques mêmes étant situés à Gibraltar.Mais les autorités américaines menacent de sophistiquer leur appareil répressif. Ce risque juridique majeur ne semble pas avoir dissuadé les parieurs, notamment outre-Manche, au pays des bookmakers. La partie ne fait que commencer aujourd'hui. Faites vos jeux. Alea jacta est...
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