L'Agence internationale de l'énergie prône la chasse au gaspi

A l'instar des différents gouvernements français qui encouragèrent la population à faire la "chasse au gaspi" à la suite du premier choc pétrolier en 1973, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) livre quelques recettes simples pour réduire la consommation mondiale d'hydrocarbures et limiter ainsi les risques de rupture d'approvisionnement de ses 26 pays membres. La consommation mondiale quotidienne s'élève actuellement à 84 millions de barils. Une des mesures phare de cette étude consiste à pratiquer le co-voiturage le plus souvent possible. L'interdiction de circuler notamment en centre ville est également recommandée, " lorsqu'on a épuisé toutes les autres options", précise l'un des auteurs du rapport, Lew Fullton. Cette chasse à l'automobiliste permettrait selon lui d'économiser un million de barils au quotidien. Cela dit, les mesures de lutte contre la consommation d'énergie peuvent aussi entrer en conflit avec les objectifs d'amélioration de la sécurité routière. En France, le ministre des Transports Gilles de Robien encourage les automobilistes à rouler les feux allumés en plein jour, ce qui provoque une augmentation de la consommation. Une pratique en vigueur depuis de nombreuses années dans les pays scandinaves. Outre ces mesures chocs, l'AIE propose d'autres solutions plus douces parmi lesquelles la "conduite écologique", le télétravail, l'aménagement des horaires de travail. L'ensemble de ces mesures moins radicales devrait permettre de réduire de 500.000 barils par jour la consommation de pétrole des membres de l'AIE. L'étude évoque également la gratuité des transports pour inciter les populations à laisser leurs voitures au garage. Une meilleure application des règles concernant la vitesse est aussi proposée. Ces dernières mesures, si elles étaient appliquées, permettraient de réaliser une économie quotidienne de 100.000 barils. "De nombreuses options et combinaisons sont possibles et variables selon les pays. L'important est que les gouvernements y soient préparés et qu'ils informent bien leurs citoyens du pourquoi et du comment des mesures prises", a précisé le directeur exécutif de l'AIE, Claude Mandil. "Ceci n'est pas un appel à agir aujourd'hui, si ce n'est dans la préparation. C'est une boîte à outils que les gouvernements peuvent utiliser lorsque cela est approprié, s'il y a une rupture. Ce n'est absolument pas le cas actuellement", a-t-il ajouté.Pour répondre aux besoins croissants de la demande, l'Opep a décidé le 18 avril dernier de relever son quota de production de 500.000 barils pour le porter à 28 millions de barils par jour.Selon Claude Mandil, seul le raffinage des hydrocarbures pose problème. Aux Etats-Unis, la capacité des raffineries à distiller le pétrole brut est notoirement insuffisante. Le parc des raffineries américaines, dont la capacité de traitement n'a pas varié depuis 1976, tourne actuellement à plein régime. Cette question devrait être abordée lors de la réunion ministérielle prévue la semaine prochaine à Paris.
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