Record battu. Alors que la plupart des économistes tablaient sur un recul du déficit commercial américain en novembre, celui-ci s'est à nouveau creusé (+7,7%), établissant par la même occasion un nouveau record à 60,3 milliards de dollars. Le consensus des économistes tablait sur un recul du déficit à 55,5 milliards de dollars après les 56 milliards enregistrés en octobre.Sur les onze premiers mois de l'année 2004, le déficit commercial américain atteint 561,3 milliards de dollars, dépassant de ce fait le déficit total enregistré l'année précédente. Celui-ci s'était élevé à 496,5 milliards de dollars en 2003. Le déficit avec la Chine représente un quart du déficit commercial total des Etats-Unis.A l'origine de ce déficit surprise, une hausse des importations - +1,3% à 155,8 milliards de dollars, impactées notamment par un bond de 17,7% des importations d'hydrocarbures - et une baisse simultanée des exportations, la première observée par le département du Commerce depuis juin. Sur la période, celles-ci reculent de 2,3% à 95,6 milliards.La baisse récente du dollar face à l'euro, censée procurer un avantage important aux entreprises exportatrices américaines tout en renchérissant le prix des produits importés, n'a donc pas suffi à inverser la tendance au creusement du déficit commercial américain. "En dépit de cet avantage de taux de change, le déficit américain devrait continuer à se creuser en 2005 pour atteindre 725 milliards de dollars, après les 625 milliards anticipés pour 2004", précise Marie-Pierre Ripert, économiste chez Ixis CIB."Au regard de ces statistiques, le commerce extérieur risque de peser plus que prévu sur la croissance au quatrième trimestre et coûter un point de croissance. Nous attendons de connaître les statistiques sur les ventes de détail en décembre publiées demain pour éventuellement réviser notre prévision de croissance au quatrième trimestre qui s'établit pour l'instant à 3,8% en taux annuel", poursuit-elle.Pour John Snow, secrétaire américain au Trésor, le déficit commercial américain est dû en partie au fait qu'il n'existe qu'un seul moteur de croissance parmi les pays industrialisés: les Etats-Unis. "Nous avons besoin d'une Europe et d'un Japon en forte croissance. Si ces zones économiques connaissaient une croissance comparable à la nôtre, ils pourraient acheter nos produits et permettre ainsi aux Etats-Unis de réduire leur déficit commercial", a-t-il précisé.Sur le marché des changes, l'euro s'envole face au billet vert dans la foulée de la publication de ce déficit record. Vers 16h30 à Paris, la monnaie unique européenne avance de 1,2% à 1,3274 dollar, contre 1,3135 dollar avant la publication de ces statistiques décevantes.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:47

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