Bruxelles table sur une accélération de la croissance en fin d'année dans la zone euro

Par latribune.fr  |   |  529  mots
Un effet euro? Selon l'office européen de statistiques Eurostat, la croissance de la zone euro devrait osciller entre 0,2% et 0,6% au troisième trimestre et entre 0,4% et 0,8% au quatrième trimestre.A l'origine de cette timide accélération de la croissance de l'Euroland, "la récente baisse de l'euro face au dollar", explique Nicolas Bouzou au Xerfi interrogé par latribune.fr. "La dépréciation de la monnaie unique face au billet vert est un excellent stimulus pour les exportations européennes. De plus, la reprise de l'investissement constatée en Allemagne et anticipée en France - ces deux pays représentant 50% du PIB de l'Euroland à eux seuls - devrait également soutenir la croissance au second semestre", explique l'économiste."Il faut rester prudent toutefois, les économies de la zone euro restant toujours freinées par la flambée des cours du pétrole. Quant à la dépréciation de l'euro face au dollar, elle marque actuellement une pause", tempère Luca Silipo chez Ixis CIB. En effet, après avoir oscillé aux alentours de 1,20 euro pour un dollar ces dernières semaines, le taux de change euro/dollar avoisine désormais 1,24 euro pour un dollar. En attendant, la croissance de la zone euro reste particulièrement morose. Le PIB de la zone euro ainsi que celui de l'Union européenne (UE-25) a augmenté de 0,3% au deuxième trimestre 2005. Pour mémoire, la croissance s'était élevée à 0,5% dans les deux zones au premier trimestre.Ce matin, l'Office fédéral des statistiques allemand a fait état d'une stagnation du PIB au cours du deuxième trimestre (lire ci-contre). Quant au cas de la France, il n'est guère plus enthousiasmant. Publié demain par l'Insee, le taux de croissance du PIB ne devrait pas dépasser 0,3% selon les économistes.Il existe tout de même des motifs de satisfaction dans cette morosité ambiante: la croissance espagnole reste forte (+0,9%), tandis que l'Italie, après deux mois consécutifs de récession, voit son PIB progresser de 0,7% au deuxième trimestre.La croissance espagnole reste soutenue L'économie espagnole est toujours l'une des meilleures élèves de la zone euro. Les chiffres de l'Institut national de la statistique (INE) révèlent au 2e trimestre un PIB en progression de 3,4% sur un an. Une dynamique qui permet au ministre Pedro Solbes de revoir ses prévisions de croissance à la hausse pour l'année en cours. Estimé initialement à 2,9%, le taux de croissance devrait atteindre 3,3%. Portée par le secteur tertiaire et une demande extérieure qui se relève doucement, l'activité espagnole permet un redressement du marché de l'emploi. En effet, le taux de chômage est passé pour la première fois depuis 1979 sous la barre des 10% au 2e trimestre, avec 9,33% d'actifs espagnols sans emploi soit 1.989.417 personnes. Mais la vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega reste prudente: "ce sont d'excellentes données mais qui ne doivent pas nous faire tomber dans la complaisance". Au-delà des chiffres, il est utile de rappeler que cette performance, enviée par les partenaires européens de l'Espagne, s'explique en grande partie par une explosion du travail temporaire. C.A.