Textile : l'Empire du Milieu contre-attaque

Guerre ouverte? Alors que l'on pouvait penser qu'une solution "à l'amiable" serait trouvée pour régler l'épineux dossier du textile chinois, les négociations se trouvent dans l'impasse.Aujourd'hui, en réaction aux décisions prises successivement par l'administration Bush et par Bruxelles de limiter les importations de certains produits textiles fabriqués par la Chine (voir ci-contre), Pékin a décide contre-attaquer. "La Chine ne va pas auto-limiter ses exportations de produits textiles", a déclaré le ministre chinois du Commerce Bo Xilai au président de la Chambre de commerce américaine dans un message publié sur le site Internet du ministère du Commerce chinois.C'est un changement de ton radical par rapport à celui emprunté lors de sa récente visite en France. Le ministre avait alors prôné le dialogue entre les différentes parties, dialogue qui devait permettre d'aboutir à un coopération optimale (voir ci-contre). "L'intégration du commerce textile est un droit important dont jouit la Chine depuis son adhésion à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). La Chine n'imposera pas elle-même de limites à ses exportations de produits textiles", a déclaré Bo Xilai. Ce durcissement de la position chinoise intervient après que les Etats-Unis ont décidé de limiter les importations de quatre nouvelles catégories de produits, après les restrictions imposées le 13 mai derniers sur les pantalons, les chemises et les sous-vêtements en coton. Par la même occasion, Bo Xilai répond par ce message aux Européens qui, par la voix du commissaire au Commerce, Peter Mandelson, avaient demandé à la Chine d'auto-limiter d'urgence ses exportations de tee-shirts et de fils de lin.Pour le gouvernement chinois, s'auto-imposer des limitations serait "tourner le dos aux principes fondamentaux de l'Accord sur le textile et l'habillement de l'OMC. Dans une situation d'intégration du commerce mondial des produits textiles, il ne faut pas faire marche arrière sur cette question de principe", a ajouté Bao Xilai. En refusant de se plier aux desiderata des Etats-Unis et de l'Union européenne, suppôts du capitalisme, Pékin s'estime donc dans son bon droit. Dirigée depuis cinquante-cinq ans par un Parti Communiste marxiste-léniniste tout-puissant, la Chine se veut donc le grand défenseur des règles édictées par l'Organisation mondiale du Commerce. Joli clin d'oeil de l'histoire.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.