Les marchés mènent la vie dure aux hedge funds

Dur, dur, d'être dans le mauvais sens sur les marchés. Or il semble que cela ait été le cas pour de nombreux hedge funds ces derniers temps. Non seulement le dollar n'a fait que monter et descendre mais le pétrole aussi, prenant à contre-pied les gestionnaires de ces fonds spéculatifs. Pis, ces derniers jours, leurs paris ont aussi été perdants sur General Motors. Alors que la tendance, pour les actions du plus grand constructeur automobile mondial, était largement à la baisse, voilà que l'annonce, par le milliardaire investisseur Kirk Kerkorian, de l'achat de près de 9% des titres de l'entreprise, a permis au cours de s'envoler.Et comme si cela ne suffisait pas, un deuxième coup dur est venu dès le lendemain, quand l'agence de notation Standard & Poor's a dégradé au statut de junk bond la dette de GM (et de Ford) beaucoup plus vite que prévu. La mauvaise passe semble être générale, puisque selon les spécialistes qui surveillent les performances des hedge funds, ces instruments affichent dans leur ensemble une baisse de 1,75% sur avril. C'est déjà la pire depuis le mois de septembre 2002, et celle de mai, au vu des derniers événements, ne devrait guère être meilleure. De quoi inquiéter les investisseurs, fonds de pension et autres, qui ont misé sur ces fonds pour améliorer les rendements. De quoi, aussi, inquiéter les banques à Wall Street. En effet, ces institutions tirent pour l'instant des hedge funds de confortables profits. Non seulement elles leur prêtent sans compter, mais en plus, elles exécutent leurs opérations, mettent au point des transactions complexes, et enfin, prêtent des actions d'entreprises pour aider les fonds dans leurs opérations spéculatives. Selon certains observateurs, les bénéfices engrangés par les banques de Wall Street pour toutes ces opérations se sont élevés à 25 milliards de dollars l'an dernier. Pas étonnant que les banques connues pour leurs liens avec les hedge funds, de Bear Stearns à Goldman Sachs, en passant par Lehman Brothers et Morgan Stanley, aient vu leurs actions baisser après des rumeurs de pertes massives de la part de hedge funds. Et l'affaire pourrait même s'emballer, car non seulement ces fonds pourraient commencer à vendre, ne serait-ce que pour honorer les demandes de clients qui veulent sortir du fonds, créant ainsi une spirale infernale à la baisse, mais en plus, certains experts, et pas des moindres, puisque le président de la Réserve Fédérale Alan Greenspan en fait partie, craignent que sous la pression des hedge funds, les banques de Wall Street prêtent encore plus d'argent à ceux qui en ont besoin pour espérer "se refaire". En cas d'échec, les pertes pourraient donc être colossales pour les banques. Quand on sait que les hedge funds, diabolisés depuis longtemps, attirent maintenant, et ce, pour la première fois depuis leur création, plus de 1.000 milliards de dollars, il y a en effet de quoi frémir. Même si le pire n'est jamais sûr...
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