Le moral des chefs d'entreprise allemands meilleur que prévu

Contre toute attente, l'indice Ifo du climat des affaires outre-Rhin s'est inscrit ce matin à un plus haut depuis huit mois, bondissant de 94,6 en août à 96 pour le mois en cours. Mesuré auprès de 7.000 dirigeants d'entreprise, le baromètre de l'institut de conjoncture Ifo était attendu en recul à 94,1 points. En grande partie à l'origine de cette performance, la composante évaluant la situation courante des entreprises s'est envolée à 96,4 points (contre 93,8 points en août). Cette amélioration est attribuable au recul de l'euro, aujourd'hui en deçà de 1,20 dollar pour la première fois depuis juillet. Une parité avantageuse qui renforce la compétitivité des produits allemands et dope les exportations. En revanche, la composante mesurant les attentes dans les six mois ne s'est que légèrement améliorée à 95,5 points. De fait, l'effet de change apparaît comme un épiphénomène favorable dans un contexte toujours difficile. Les économistes d'Ixis soulignent la fragilité de cette hausse de l'Ifo: "Les exportations seront le seul moteur de l'économie tant que les embauches resteront gelées; or les entreprises ne devraient consacrer leurs liquidités à de nouveaux recrutements qu'à partir du second semestre 2006, après avoir enfin achevé l'assainissement de leur bilan cette année. De plus, le sondage d'Ifo a pris en compte en partie seulement le résultat des élections législatives du 18 septembre, et l'incertitude politique devrait prédominer au moins jusqu'à mi-octobre".Le flou laissé par les élections législatives du 18 septembre laisse en effet un goût amer aux dirigeants. Sans véritable vainqueur à l'issue des élections, l'Allemagne risque de ne pas connaître rapidement les réformes tant attendues. Et de fait, "une évaluation des réponses apportées avant et après le vote a montré une tendance à donner des réponses plus défavorables après les élections", a relevé le président de l'institut Hans-Werner Sinn. Chacun revendiquant fermement la chancellerie, le social-démocrate Gerhard Schröder et la dirigeante des conservateurs, Angela Merkel, se rencontrent demain dans le but de former une grande coalition gouvernementale. Car les changements se font pressants. La plus grande économie européenne est aussi le plus mauvais élève de la région. Pas plus tard que la semaine dernière, le Fond Monétaire International a ramené à 1,2% sur l'année sa prévision de croissance pour l'Allemagne contre 1,8% pour les douze pays de la Zone Euro et 3,3% pour les Etats-Unis. En outre, le chômage germanique reste élevé à 11,6% au mois d'août après avoir enfoncé le seuil des 12% en mars dernier.
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