Les prix à la production américains s'envolent

C'est une très mauvaise performance: la hausse des prix à la production a bondi en septembre aux Etats-Unis, pour s'établir à 1,9%, soit plus du triple du rythme de 0,6% observé au mois d'août. Une envolée qui résulte directement des cyclones qui se sont abattus sur le sud du pays et qui ont entraîné une flambée des prix pétroliers.Les prix de l'énergie sont en effet en première ligne dans cette envolée des prix à la production: l'indice de base, qui exclut l'énergie et les produits alimentaires, n'a en effet progressé que de 0,3% sur le mois (soit un rythme annuel de 2,6%).Dans les deux cas, les chiffres observés sont supérieurs aux prévisions des économistes. Ces derniers tablaient sur une augmentation de 1,2% des prix à la production, selon le consensus établi par Bloomberg, et sur une progression de 0,2% pour les prix sous-jacents.Le bond observé en septembre, qui correspond à un rythme annuel de 6,9%, est le plus important depuis quinze ans. Il est donc à mettre en relation directe avec les deux cyclones, Katrina et Rita, qui se sont abattus sur les Etats-Unis et ont gravement perturbé la production pétrolière du pays. Les inquiétudes sur l'approvisionnement du pays en pétrole et en essence ont provoqué une envolée des prix du brut, monté jusqu'à plus de 70 dollars le baril dans les derniers jours d'août. Depuis, la situation s'est certes un peu détendue sur les marchés pétroliers, mais le baril demeure à des niveaux élevés, à plus de 63 dollars aujourd'hui.Pour les économistes, la question essentielle est de savoir si cette flambée des prix pétroliers va demeurer ponctuelle, ou bien va se diffuser dans le reste de l'économie. De la réponse à cette question dépendra l'attitude la Réserve fédérale américaine en matière de taux d'intérêt. A cet égard, certains éléments permettent de penser que les tensions inflationnistes commencent effectivement à se diffuser. L'indice des prix intermédiaires a augmenté le mois dernier de 2,5%, la plus forte augmentation observée depuis 31 ans, reflétant des hausses de coûts de l'énergie bien sûr, mais aussi des produits chimiques par exemple.Plus significatif encore, souligne Marie-Pierre Ripert, économiste chez Ixis CIB, "les prix des biens intermédiaires excluant les produits alimentaires et l'énergie ont fortement augmenté en septembre, de 1,2%".Pour nombre d'économistes, donc, il faut s'attendre à une accentuation des pressions inflationnistes dans les mois à venir, même si l'intensité de la concurrence sur les marchés internationaux devrait continuer à freiner la hausse des prix. Reste que ces statistiques ne peuvent que conforter les banques centrales dans leur vigilance croissante vis-à-vis des risques de dérapage de l'inflation.
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