Simple essoufflement ou tendance de fond? Au premier trimestre 2005, le taux de croissance du PIB américain s'est élevé à 3,1% en rythme annuel selon le département du Commerce, à comparer aux 3,8% enregistrés au cours du dernier trimestre 2004.Cette statistique - la plus faible croissance en rythme annuel enregistrée depuis deux ans par le département du Commerce - surprend les économistes. En effet, ces derniers avaient tablé en moyenne sur un ralentissement plus modéré de l'activité entre janvier et mars, à 3,5%.Le ralentissement de la consommation des ménages, qui représente plus des deux tiers du PIB américain, explique en partie cette décélération de l'activité outre-Atlantique. Elle a progressé de 3,5% entre janvier et mars, après une hausse de 4,2% au dernier trimestre 2004.L'investissement des entreprises a également marqué une pause. Celui-ci n'a affiché qu'une hausse de 4,7% sur la période, après le bond de 14,5% enregistré le trimestre précédent. "Les investissements en équipement et en logiciels ont nettement baissé, ne progressant plus que de 6,9% après avoir bondi de 18,4% entre octobre et décembre", constate Alexandra Estiot chez BNP Paribas, interrogée par latribune.fr. Le commerce extérieur a également eu un impact négatif important sur la croissance. Selon les experts du département du Commerce, le déficit commercial, qui a battu un nouveau record en février à 61 milliards de dollars, a coûté 1,49 point de pourcentage à la croissance au cours du trimestre."En dépit de ce ralentissement, ce taux de croissance témoigne encore de la vitalité américaine. Une correction à la hausse, notamment au niveau des investissements des entreprises et du commerce extérieur, est d'ailleurs à prévoir lors de la seconde estimation de la croissance, ajoute Alexandra Estiot."Cette perte de vitesse devrait néanmoins se prolonger pendant le deuxième trimestre. Selon nos estimations, le taux de croissance du PIB ne devrait pas dépasser 2,5% entre avril et juin", anticipe Marie-Pierre Ripert chez Ixis CIB. Pour la seconde partie de l'année, les économistes se veulent plus optimistes. "Cette pause ne devrait pas durer. L'activité de la première économie du monde devrait se ressaisir au cours des prochains mois pour progresser à son rythme potentiel de croissance qui tourne aux alentours de 3-3,5% pour l'ensemble de l'année 2005", estime Alexandra Estiot.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:48

Partager :