L'économie de l'Asie du Sud résistera au choc

Avec un PIB par habitant de l'ordre de 900 dollars par an, le Sri Lanka est l'un des pays les plus pauvres de la région. Lentement mais sûrement, il s'est toutefois engagé dans la voie d'un développement économique fondé sur une croissance annuelle de 3 à 5% au cours des trois dernières années grâce à la montée en puissance progressive de l'industrie et des services. Résultat: le tourisme et la pêche, les deux activités les plus affectées par les raz de marée, ne représentent plus aujourd'hui que 6% de son PIB.Interrogé lundi par le New York Times, le directeur pays du Sri Lanka à la Banque mondiale mettait toutefois en garde contre une analyse fondée sur la seule évolution du PIB, soulignant l'ampleur des dégâts causés par la perte de logements, d'écoles, d'hôpitaux ou d'hôtels, mais aussi de ports entiers ou d'une partie du réseau de voies ferrées. En outre, la plupart des activités affectées n'étaient pas couvertes par une assurance.Il en est de même au sud de la Thaïlande, dans la région de Phuket. Mais, là encore, les revenus annuels de ce paradis touristique ne représentent que 1,1% du PIB de la Thaïlande. L'impact, toujours en termes relatifs, sera logiquement moindre en Indonésie et en Inde (auxquelles le FMI promet respectivement 5% et 6,7% de croissance en 2004).En outre, experts et professionnels du tourisme se montrent étonnement optimistes, pronostiquant, sur la base des réactions des candidats au voyage depuis une semaine, un retour à un taux de fréquentation normal dans les régions sinistrées dans un délai de trois à six mois.Enfin, l'impact de l'aide internationale s'annonce déjà considérable. Tandis qu'à Washington le président George W. Bush annonçait le recrutement de deux de ses prédécesseurs - son père George Bush et Bill Clinton - pour solliciter la générosité de ses compatriotes, les Nations Unies faisaient savoir qu'elles avaient déjà recueilli plus de 1,5 milliard de dollars... en huit jours. Pour mesurer l'ampleur de ces contributions, il n'est pas inutile de rappeler que le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan avait lancé le 11 novembre un appel de fonds annuel de 1,7 milliard de dollars pour aider 26 millions de personnes en 2005 dans vingt-quatre pays d'Afrique, dans les territoires palestiniens et en Tchétchénie.Il reste à s'assurer que les généreux donateurs tiendront leurs engagements. "Nous surveillerons la situation et nous rappellerons les pays à leurs promesses", a assuré Jan Egeland, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence à l'ONU.
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