La déflation se poursuit au Japon

Rien n'y fait, malgré la poursuite d'une politique monétaire plus qu'expansionniste - le taux directeur de la Banque du Japon (BoJ) s'élève pratiquement à zéro -, la déflation persiste au pays du soleil levant. Une baisse des prix qui dure depuis maintenant sept ans.Selon le ministère des Affaires intérieures, l'indice des prix à la consommation hors produits frais a reculé de 0,1% en juillet par rapport à juin et de 0,2% sur un an. Seule petite lueur d'espoir pour le gouvernement, l'indice des prix à la consommation hors périssables de la région de Tokyo, généralement considéré par les économistes comme un indicateur avancé de l'évolution des prix dans le reste du pays, a progressé de 0,3% en août par rapport à juillet. Cette timide progression n'empêche cependant pas cet indice de reculer de 0,3% sur un an.Ces statistiques diffèrent des anticipations des économistes. En effet, ceux-ci avaient tablé sur un recul de 0,2% des prix tant sur un mois que sur un an au Japon en juillet. Dans la région de Tokyo, le consensus établi par le quotidien économique Nihon Keizai Shimbun avait visé un repli de 0,4% sur un mois et de 0,3% sur un an.Ce nouveau recul des prix - l'indice général s'était déjà replié de 0,1% en juin -, provient en partie de la baisse des tarifs de l'habillement (-2,1%) et des meubles et accessoires ménagers (-0,1%), non compensés par la progression des prix de l'eau, de l'électricité et du carburant (+0,1%), des transports et communications (+0,6%) et des loisirs (+2,5%).Alors que les économies occidentales tentent de contrôler les tensions inflationnistes menaçantes, stimulées par la flambée du prix de l'énergie, le Japon reste complètement épargné. Les ménages, toujours inquiets de la situation du marché de l'emploi, consomment peu et préfèrent épargner. Quant aux entreprises, qui achèvent l'assainissement de leur structure financière, fortement concurrencées, elles sont toujours à la poursuite de gains de productivité supplémentaires. Et de ce fait, maintiennent la pression sur la masse salariale de leurs employés.Cette déflation pèse mécaniquement sur la croissance car elle constitue un frein aux dépenses des ménages, enclins naturellement à différer leur consommation pour profiter d'une nouvelle baisse des prix. Pour les entreprises, elle a également des conséquences néfastes en réduisant leurs profits. L'économie japonaise ne peut donc compter que sur le commerce extérieur pour stimulant.Et la situation devrait perdurer. Selon les dernières prévisions de la BoJ, la déflation devrait encore sévir au cours de l'année budgétaire 2005-2006 (avril-mars). Le Japon enregistrera alors sa huitième année consécutive de baisse des prix. L'indice des prix à la consommation hors produits frais devrait se replier de 0,1% en 2005-2006 après avoir déjà reculé de 0,2% en 2004-2005. Ils devraient en revanche augmenter de 0,3% en 2006-2007 selon le dernier rapport semestriel de la BoJ publié en avril.
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