L'Allemagne peine à réduire son déficit public

La première économie de la zone euro peine désespérément à renouer avec une croissance solide. Pire, le taux de chômage ne cesse de progresser, atteignant désormais 12,5% de la population active, soit près de 5,2 millions de demandeurs d'emplois. Une statistique qui hypothèque sérieusement, si ces difficultés perdurent, les chances du gouvernement de Gerhard Schöder lors des prochaines élections législatives l'an prochain.Confrontée à une demande intérieure toujours atone, l'Allemagne ne peut compter que sur ses excellentes performances à l'exportation pour stimuler son économie. "Or, et c'est là que la bât blesse, l'impact positif du commerce extérieur, qui fut le principal moteur de l'économie en 2004, sur la croissance décélère, impacté par le ralentissement du commerce mondial, exceptionnellement énergique l'année dernière, et par la flambée des prix du brut", explique Jean-Loïc Guièze chez BNP Paribas, interrogé par latribune.fr.Compte tenu de la moindre contribution des exportations, les six principaux instituts allemands ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance pour cette année (voir ci-contre). Dans leur rapport de printemps, ils tablent désormais sur une progression du PIB de 0,7%, contre 1,5% précédemment. Une révision à la baisse confortée par la dégringolade des récents indices de confiance, notamment l'IFO qui a reculé en avril pour le troisième mois consécutif, témoignant du pessimisme des acteurs économiques et financiers outre-Rhin. "Alors que nous tablions précédemment sur une croissance de 1% en 2005, une révision à la baisse de nos estimations est nécessaire", ajoute Jean-Loïc Guièze.Au regard de la faible croissance attendue cette année, les six instituts ont précisé aujourd'hui qu'ils excluaient que l'Allemagne puisse revenir dans les normes du Pacte de stabilité européen cette année avec un déficit public inférieur à 3%, comme le gouvernement s'est engagé à le faire. Ils misent désormais sur un déficit public de 3,4% du PIB en 2005, et de encore 3,3% l'année prochaine.Pour l'instant, le gouvernement anticipe toujours une croissance de 1,75% qui, si elle se concrétisait, permettrait à l'Allemagne de tenir ses engagements communautaires. Mais cet optimisme officiel ne devrait plus durer très longtemps.
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