Cadeau fiscal en or massif pour les entreprises américaines

Un vrai pactole ! Au lieu de payer un taux d'imposition de 35% sur les profits engrangés à l'étranger, depuis quelques jours les entreprises américaines peuvent rapatrier ces fonds en ne s'acquittant que d'un impôt de 5,25%. Evidemment, l'opération n'est possible qu'une fois. Mais si la loi, votée à l'automne dernier, visait surtout à régler un litige avec les Européens sur la fiscalité des entreprises américaines, les élus au Congrès l'ont assortie de différentes clauses pour faire accepter à l'opinion publique ce nouveau cadeau fiscal offert aux multinationales.Ainsi, pour bénéficier de ce faible taux d'imposition, les entreprises doivent présenter un plan industriel pour l'utilisation des fonds. Et qui doit inclure - en théorie - des créations d'emplois. Après tout, l'abattement fiscal n'est-il pas inclus dans une loi plus large portant le nom d'American Jobs Creation Act ? Reste que les directives du Département du Trésor en matière d'utilisation des fonds sont pour le moins floues. Et au delà des créations d'emplois, on trouve, en petites lettres, la possibilité pour les entreprises d'utiliser l'argent pour des fusions et acquisitions, pour payer des dettes, pour acheter des licences, pour couvrir le coûts de litiges, ou encore tout simplement pour financer le marketing de leurs produits.Bref, les entreprises peuvent faire ce qu'elles veulent de l'argent ! Selon les estimations des spécialistes, le montant total des bénéfices laissés pour l'instant à l'étranger s'élèverait à quelque 400 milliards de dollars. Les compagnies pharmaceutiques seraient les plus grandes candidates au rapatriement. Eli Lilly, Bristol-Meyers, Squibb, Johnson & Johnson et Schering Plough ont annoncé la semaine dernière qu'elles rapatrieraient un total de 37 milliards de dollars. De son côté, Pfizer a déclaré réfléchir à rapatrier 38 milliards à lui tout seul.Que vont faire ces entreprises de cet argent frais ? Pour certains observateurs, la même chose qu'avec le reste, c'est à dire chercher les moyens d'une plus grande expansion. Ce qui pourrait impliquer une recrudescence des fusions et acquisitions, selon ces spécialistes. Qui font aussi remarquer que dans de nombreux cas, fusion rime avec licenciements... Un comble pour une loi qui devait stimuler les créations d'emplois.
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