George Bush s'emploie à rassurer le marché pétrolier

Le message fort que le président américain vient de formuler parviendra-t-il à apaiser durablement les marchés pétroliers? George W. Bush a déclaré ce lundi que son administration était prête à recourir aux réserves stratégiques de pétrole du pays pour "compenser les difficultés d'approvisionnement" consécutives aux cyclones Katrina et Rita. Selon le président américain, ces difficultés ne devraient être qu'un "problème temporaire". Dans ses déclarations, le président américain a également plaidé pour une diversification des sources d'énergie, notamment nucléaire, et a lancé un appel aux économies d'énergie.L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait déjà indiqué qu'un million de baril par jour de réserves stratégiques seraient libérés pendant 30 jours après le passage de Katrina sur la côte Est. Ce qui n'avait pas manqué de soulager les cours du brut. Ce nouveau geste devrait ainsi permettre de stabiliser les prix du pétrole, en recul depuis deux jours. Dès samedi soir, les déclarations successives des majors du pétrole ont en effet rassuré sur la faible incidence de l'ouragan Rita sur les raffineries texanes. D'une intensité bien plus faible que prévu - il a été rétrogradé successivement de la catégorie 5 à la catégorie 1-, le cyclone a contourné la région de Houston, qui compte environ 12% des capacités de raffinage américaines. A son approche, les prix du brut avaient bondi à plus de 68 dollars à New York jeudi dernier. Plus d'un quart des activités de raffinage nationales avaient été interrompues, les compagnies pétrolières s'armant de prudence après les ravages de Katrina fin août, qui affecte aujourd'hui encore 5% ces capacités. Première compagnie pétrolière en termes de capitalisation boursière, Exxon Mobil a indiqué avoir déjà réouvert ses oléoducs et terminaux, tandis que Valero a fait état de "dégâts significatifs" dans une raffinerie de Port Arthur, qui pourraient la maintenir arrêtée pendant deux semaines à un mois. De son côté, Total a indiqué qu'il lui faudrait environ le même délai pour redémarrer sa raffinerie située au même endroit. En revanche, la plate-forme pétrolière Tyhoon dans le golfe du Mexique a été sérieusement endommagée par le passage de l'ouragan, a indiqué le groupe anglo-australien BHP Billiton, qui possède l'installation avec l'américain Chevron.Déjà en recul dimanche sur des marchés exceptionnellement ouverts pour permettre aux opérateurs de réagir aux premières indications sur les dommages causés par le cyclone, le prix du pétrole pour livraison en novembre ont reflué de 0,59% à 63,60 dollars aujourd'hui à l'ouverture à New York. Ce mouvement de correction n'enlève rien à la tendance de fond, résolument haussière, des prix du brut. Les pays du G7 réunis ce week-end à Washington ont d'ailleurs exprimé leur inquiétude à ce sujet. "Les marchés craignent que les très faibles réserves de capacité de production soient insuffisantes pour répondre à la hausse de la demande", a résumé Rodrigo Rato, directeur général du FMI. Les sept pays les plus industrialisés et la Russie ont renouvelé leurs exhortations en matière d'augmentation de l'offre, d'expansion des capacités de raffinage, d'amélioration de la transparence du marché et d'économies d'énergie. Et de fait, le baril s'est de nouveau orienté à la hausse plus tard dans la journée, après l'intervention du président américain. En fin d'après-midi, heure de Paris, le baril montait de 16 cents à 64,35 dollars.De leur côté, les marchés financiers ont en tous cas largement profité du dénouement relativement heureux du passage de Rita. A la clôture, le CAC 40 a terminé au plus haut de l'année, gagnant 2% à 4.566,92 points, tandis que le Dow Jones avançait de 0,56% à 10.477,9 points à Wall Street.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.