C'est un nouveau signe de l'amélioration des perspectives de l'économie allemande: l'indice Zew qui mesure la confiance des investisseurs outre-Rhin a effectué un bond spectaculaire en janvier, s'établissant à 26,9, contre 14,4 en décembre.L'indice établi par l'institut de conjoncture Zew a ainsi enregistré un progression beaucoup plus forte qu'attendu: les économistes sondés par Bloomberg avaient anticipé un indice à 18."L'année démarre bien. Il y a des espoirs justifiés d'une progression de la consommation et des investissements," a commenté le président de l'institut Zew, Wolfgang Franz. Deux éléments expliquent pour l'essentiel ce regain de confiance des milieux financiers allemands, selon l'institut: "le taux de change de l'euro et le prix du pétrole, qui contrairement à certaines craintes n'ont pas continué à monter, ont nourri cet optimisme".Depuis le sommet atteint en octobre dernier, le brut a reculé de quelque 17%, ce qui réduit d'autant la facture supportée par l'industrie allemande. Quant à l'euro, il est lui aussi retombé sensiblement ces derniers jours, après son sommet historique atteint fin décembre. Là encore, ce retournement de tendance constitue un soulagement pour les exportateurs allemands, dont les produits vont redevenir plus compétitifs sur les marchés internationaux.Alors que le Zew était tombé à son plus bas niveau de deux ans en novembre dernier, sous l'impact des flambées conjuguées du pétrole et de l'euro, il semble donc bien, ainsi, que les éléments d'un renversement de tendance soient apparus ces dernières semaines. Un premier signe annonciateur de la remontée du moral en Allemagne avait été fourni par l'indice Ifo du climat des affaires de décembre, ressorti à 96,2, contre 94,1 en novembre, là où les économistes attendaient une baisse. Et un autre encouragement a été apporté hier, avec la publication d'une légère progression des exportations allemandes en novembre dernier (lire ci-contre).Reste que l'économie allemande n'est pas tirée d'affaires. Les chiffres de la production industrielle de novembre, publiés eux aussi ce matin, témoignent de l'ampleur de la crise traversée l'année dernière par le pays. Ils se sont en effet affichés en repli de 1,7% par rapport à octobre, selon des données provisoires corrigées des variations saisonnières. Un chiffre décevant, puisque les analystes tablaient en moyenne sur un recul de 0,4%. Une chute tirée surtout par les secteurs de l'énergie (-3,3%) et de l'industrie manufacturière (-1,5%).Et pour la nouvelle année, les perspectives demeurent médiocres. Les six instituts économiques du pays ont réduit leurs prévisions de croissance pour 2005 dans une maigre fourchette allant de 0,8 à 1,8%. Quant à la situation de l'emploi, elle n'est toujours pas en voie de redressement: en novembre dernier, le taux de chômage s'est de nouveau dégradé, passant de 10,7 à 10,8%.L'annonce d'un indice Zew nettement meilleur que prévu a en tout cas été bien accueillie sur le marché des changes. L'euro en a profité, passant à 1,3153 dollar en fin de journée, contre 1,3125 dollar en début de matinée.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:47

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