L'économie japonaise en demi-teinte en juillet

A deux semaines des élections législatives, les statistiques japonaises prennent de l'importance. Au mois de juillet, le chômage a progressé de 0,2 point à 4,4% de la population active par rapport au mois de juin. Dans le même temps, la consommation des ménages salariés a reculé de 3,3% sur un an.Les chiffres du chômage ont surpris les économistes qui s'attendaient plutôt à une stabilité par rapport à juin, c'est-à-dire que le chômage se maintienne à 4,2% de la population active. Ce sont surtout les femmes qui voient leur taux de chômage progresser de 0,4 point à 4,3% contre 4,5% (+0,1 point) pour les hommes. Selon le ministère japonais des Affaires intérieures, cette hausse résulte du bon climat économique qui encourage les femmes au foyer à chercher un emploi et donc à se déclarer comme telles. Ceci s'est "ironiquement traduit par une hausse du chômage", a souligné le ministère.En effet, "les femmes n'ont pas tendance à travailler au Japon, mais la reprise économique les encourage à tenter d'intégrer le marché du travail", explique Sophie Mametz, économiste chez Ixis CIB. Sur les douze derniers mois, le nombre de personnes ayant un emploi a augmenté de 0,6% à 64,1 millions, tandis que le nombre de personnes sans emploi a chuté de 9,1% à 2,89 millions. Le Japon compte à ce jour 127 millions d'habitants. Dans le secteur des services, le nombre de travailleurs s'est accru de 8,3% à 7,68 millions. Ce chiffre montre que les entreprises japonaises embauchent plutôt en travail temporaire qu'à temps plein. Mais les débouchés de ces nouvelles demandeuses d'emplois ne sont pas évidents. "Le chômage devrait rester à ces niveaux. Il n'y a pas de raison qu'il diminue", souligne Sophie Mametz. Le redémarrage de la production industrielle reste limité et les entreprises ne devraient pas avoir besoin d'embaucher.Et cela s'illustre aussi dans les chiffres des dépenses des ménages salariés qui ont chuté de 3,3% au mois de juillet. Les ménages salariés représentent 60% de la consommation de l'ensemble des ménages. A la vue de ces chiffres, le gouvernement ne peut être "trop optimiste quant à l'environnement de consommation", a déclaré le ministère des Affaires intérieures. La consommation intérieure est une condition essentielle pour la consolidation de la reprise économique. Et la consommation ne devrait pas s'accroître de manière significative dans les mois à venir car les entreprises ne vont pas augmenter les salaires. Toutefois, les ventes de détails ont augmenté de 0,6% en juillet 2005 sur les douze derniers mois.De leur côté, les chiffres mensuels du commerce extérieur s'améliorent. Les exportations ont progressé de 4,3% en juillet. Toutefois, sur un an, la flambée des prix du pétrole a fait chuter l'excédent commercial japonais de 22,6% par rapport à juillet 2004.
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