L'avenir s'assombrit outre-Rhin

C'est une confirmation. Selon l'institut IFO, la confiance des chefs d'entreprises a baissé de 0,7 point en avril à 93,3 points. Un effritement de la confiance supérieur aux attentes des économistes, qui avaient tablé en majorité sur une baisse de 0,5 point. L'indice IFO est en baisse pour le troisième mois consécutif. Les composantes mesurant la situation actuelle et les attentes à six mois ont respectivement baissé de 1 et 0,2 point. Commentaire de l'IFO après cette statistique décevante : la dynamique conjoncturelle restera faible au cours des prochains mois. Cette perte de confiance de la part des dirigeants de sociétés allemandes intervient quelques jours après la baisse enregistrée par l'indice Zew (voir ci-contre)."Il faut dire que le contexte des derniers mois n'a pas été spécialement favorable. D'une part, la remontée du prix des matières premières, tels que le pétrole a constitué un handicap de poids pour les industriels allemands. Ensuite, le maintien de l'euro à un niveau élevé continue de pénaliser la compétitivité des produits allemands. Certes, les entreprises nationales ont fait de gros efforts de maîtrise des coûts pour réduire ces handicaps. Toutefois, ces politiques de maîtrise des salaires et de limitation des embauches alimentent la faiblesse endémique de la demande intérieure allemande. Ce qui contribue à démoraliser les chefs d'entreprise", explique Alexandre Bourgeois, chez Natexis Banques Populaires.Au regard de la perte de confiance affichée par les acteurs économiques et financiers, les perspectives économiques s'assombrissent donc outre-Rhin. "L'activité de la première économie de la zone euro devrait ralentir au deuxième trimestre pour s'élever à 0,1%. Cette année, compte tenu de la décélération probable de l'économie, après la timide croissance de 1% enregistrée en 2004, la progression du PIB ne devrait pas dépasser 0,6%", estime Sylvain Broyer chez Ixis CIB.Dans la foulée du Zew et de l'IFO, les six principaux instituts de conjoncture allemands ont abaissé leur prévision de conjoncture pour 2005. Ils tablent désormais sur une progression de 0,7% du PIB. Pour mémoire, ils anticipaient une croissance de 1,5% en octobre dernier. Pour l'instant, le gouvernement de Gerhard Schröder vise toujours une croissance annuelle de 1,6%. Un optimisme qui pourrait rapidement être abandonné en raison de la dégradation de la plupart des indicateurs économiques et de la détérioration continue du marché du travail. De leur côté, le FMI et Bruxelles estiment que la croissance ne devrait pas dépasser 0,8%.Pour 2006, si le gouvernement compte toujours sur une activité en hausse de 1,75%, grâce notamment à une reprise de la consommation des ménages et à la bonne tenue des exportations, les six instituts attendent une croissance "d'environ 1,5%".
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