L'économie américaine a créé 2,2 millions d'emplois en 2004

La "jobless recovery" prendrait-elle fin outre-Atlantique ? C'est ce que semblent indiquer les dernières statistiques de l'année 2004. Après 137.000 nouveaux postes en novembre, l'économie américaine a créé 157.000 emplois au mois de décembre, selon le ministère du Travail. Soit plus que le nombre de postes nécessaire - 150.000 emplois - pour absorber chaque mois les nouveaux entrants sur le marché du travail. Ce chiffre est toutefois inférieur aux attentes des économistes qui tablaient sur 175.000 postes supplémentaires au cours du dernier mois de l'année. "Le rythme de créations d'emplois enregistré en 2004 devrait être analysé comme très encourageant. Il n'est pas assez soutenu pour permettre une baisse du taux de chômage", tempère Alexandra Estiot chez BNP Paribas. Celui-ci reste stable à 5,4% de la population active en décembre.Au total, en 2004, les Etats-Unis ont enregistré la création de 2,2 millions d'emplois, à comparer avec les 61.000 postes détruits l'année précédente. Au quatrième trimestre, compte tenu des chiffres de décembre, le nombre de nouveaux postes s'élève à 202.000. Pour mémoire, les créations de postes se sont respectivement élevées à 198.000, 207.000 et 134.000 au cours des trois premiers trimestres, "les statistiques décevantes enregistrées entre juillet et septembre étant directement liées à la prudence accrue des entreprises à embaucher dans un contexte de flambée du pétrole", précisent les économistes de la Société Générale. L'impact des cyclones qui se sont abattus sur le sud des Etats-Unis l'automne dernier, désorganisant les industries pétrolière et touristique pendant plusieurs semaines, n'est pas non plus à négliger. Un tel bilan, plutôt flatteur, signifie-t-il la fin de la "jobless recovery" - la croissance sans emploi - observée en 2003? "Cette période semble en effet révolue. L'économie américaine, qui devrait enregistrer un taux de croissance de 4,5% en 2004, a su à nouveau créer des emplois. En conséquence, la consommation des ménages, qui constitue toujours le principal moteur de l'économie outre-Atlantique, devrait s'inscrire en hausse dans les prochains mois", souligne Anne Beaudu au Crédit Agricole.Tous les secteurs d'activité semblent avoir embauché en cette fin d'année, exception faite de la distribution. Un phénomène déjà constaté par les économistes avant la publication des chiffres de décembre, les distributeurs ayant moins recouru aux emplois saisonniers que les années précédentes. A noter: pour la première fois depuis le mois d'août dernier, l'industrie américaine a créé des emplois, 3.000 au total."En 2005, les créations d'emplois devraient se poursuivre à un rythme modéré, soit 150.000 par mois, les entreprises américaines étant toujours à la recherche de gains de productivité", précise Marie-Pierre Ripert chez Ixis CIB. Ces statistiques ont soufflé le chaud et le froid sur le marché des changes. Après avoir bondi jusqu'à 1,3235 dollar immédiatement après la publication des chiffres de l'emploi américain, l'euro a perdu du terrain face au billet vert. Un recul de la monnaie unique accentué par les propos du Secrétaire américain au Trésor John Snow qui a réitéré le soutien de l'administration Bush à une politique du dollar fort. Repassant pour la première fois depuis le 24 novembre dernier sous la barre des 1,31 dollar, la devise américaine se négociait à 1,3067 dollar à la clôture de la Bourse de Paris.
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