Les signes inflationnistes se multiplient aux Etats-Unis

Les effets de la flambée récente des cours du baril de brut commencent à se faire sentir outre-Atlantique. En effet, après la hausse supérieure au consensus des prix à la production enregistrée hier par le département du Travail (voir ci-contre), c'est au tour des prix à la consommation de donner quelques signes de nervosité.En mars, ceux-ci ont progressé de 0,6% par rapport à février. Soit la plus forte hausse observée depuis octobre dernier. De son côté, l'indice de base, qui écarte les secteurs énergétique et alimentaire aux tarifs particulièrement volatils, a augmenté de 0,4%. L'indice de base n'avait pas connu de progression mensuelle aussi importante depuis le mois d'août 2002.Cette hausse des prix provient essentiellement de la flambée des cours du baril de brut au cours des dernières semaines. Selon le département du Travail, le prix de l'énergie a progressé de 4% en mars, après une hausse de 2% en février. L'essence et le fioul de chauffage ont respectivement bondi de 7,9% et 5,9%. En revanche, les prix de l'alimentation sont restés stables sur la période (+0,2%).Ces augmentations de prix dépassent les attentes des économistes, ceux-ci ayant tablé sur des hausses respectives de 0,5% et 0,2% pour les prix à la consommation et l'indice de base. Compte tenu des statistiques mensuelles, sur l'ensemble du trimestre ils ont progressé de 4,3% et 3,3%. En glissement annuel, le département du Travail indique que les prix à la consommation et l'indice de base ont progressé de 3,1% et 2,3%.Ces statistiques devraient raviver les craintes d'un retour de l'inflation aux Etats-Unis. Des inquiétudes que certains économistes s'empressent d'apaiser en raison notamment du resserrement de la politique monétaire entamé par la Réserve fédérale depuis le mois de juin dernier et de la très faible progression des salaires outre-Atlantique (voir ci-contre).Lors de sa dernière réunion, le 22 mars, la Fed a précisé qu'elle conservait la main en ce qui concerne sa capacité à contrôler le rythme de l'inflation aux Etats-Unis, tout en restant attentive à l'évolution des prix."C'est la raison pour laquelle la Fed ne devrait pas accélérer prochainement sa politique de relèvement monétaire. Le taux d'intérêt directeur devrait s'élever à 3,75% à la fin de l'année, contre 2,75% actuellement", estime Marie-Pierre Ripert chez Ixis CIB.
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