Les revenus des Américains gonflés par le dividende de Microsoft

Merci Bill Gates! Le revenu des ménages américains a effectué un véritable bond en décembre, progressant de 3,7%, le chiffre le plus élevé jamais observé sur un mois. Et cela en raison d'un élément exceptionnel: le versement par Microsoft d'un dividende géant, le 2 décembre dernier...En décidant, voici quelques mois, de verser à ses actionnaires la somme jamais vue de 32,6 milliards de dollars de dividende exceptionnel, le patron de Microsoft n'avait pas forcément prévu qu'il allait à lui tout seul influer sur la situation économique des Etats-Unis en 2004. Mais c'est bien ce qui vient de se produire avec les statistiques publiées aujourd'hui par le département du Commerce.Selon ces chiffres, en effet, le bond des revenus des ménages américains observé le mois dernier est sans précédent, et est entièrement imputable à Microsoft. Abstraction faite de ce dividende, le revenu des Américains a progressé de 0,6%, ce qui est un taux beaucoup plus "normal". Même si l'impact de Microsoft avait été anticipé, les économistes n'en avaient pas mesuré toute l'ampleur: ils s'attendaient dans l'ensemble à une hausse de 3% "seulement" des revenus en décembre. Dans ce contexte porteur, la consommation des ménages s'est également bien portée, avec une augmentation de 0,8% le mois dernier contre 0,4% en novembre. La progression de la consommation réelle est en outre encore plus forte, à 0,9%, si l'on tient compte du repli de 0,1% de l'indice des prix à la consommation. C'est la première fois depuis avril 2003 que les prix des biens et services achetés par les consommateurs diminuent sur un mois. Sur les douze derniers mois, leur hausse est de 2,4%.Du coup, la consommation des ménages est en plein boum. Le dernier semestre 2004 a ainsi été marqué par les dépenses les plus importantes de la part des particuliers sur les cinq dernières années. En décembre, les dépenses en biens durables (autos, mobilier, etc...) ont augmenté de 4,3%, après un repli de 0,5% le mois précédent. Les dépenses en biens non durables n'ont crû que de 0,6%, tandis que celles consacrées aux services (qui représentent 60% des dépenses des consommateurs) ont augmenté de 0,4%Cet engouement des consommateurs américains pour la dépense ne s'appuie pas que sur la générosité de Bill Gates... L'amélioration de la situation de l'emploi y contribue aussi fortement. Vendredi prochain, le département du Travail publiera les chiffres de l'emploi de janvier, qui devraient mettre en évidence la création de quelque 200.000 emplois sur le mois. En 2004, l'économie américaine en a créés 2,2 millions.Reste que le maintien d'un tel rythme de consommation n'aura rien d'évident sur l'ensemble de l'année 2005. Et dans l'immédiat, il est clair que la Réserve fédérale, qui se réunit mardi et mercredi, ne devrait avoir aucune hésitation à poursuivre sa politique de relèvement de ses taux d'intérêt. Les économistes sont unanimes à attendre un nouveau relèvement d'un quart de point, qui porterait le taux de référence de la Fed à 2,5%. Reste à savoir si la vigueur des revenus et des dépenses des ménages américains ne va pas inciter la Réserve fédérale à durcir encore plus dans les mois qui viennent sa politique monétaire.
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