Le "r" aux Etats-Unis est pour résistance, pas pour récession

Des prix énergétique qui s'envolent, plusieurs ouragans qui ont dévasté le Sud du pays, des taux d'intérêt qui augmentent: et pourtant, rien n'y fait, l'économie américaine caracole toujours en tête des pays industrialisés. Le dernier chiffre de croissance du PIB est là pour le prouver: avec 3,8% de hausse sur le troisième trimestre, la croissance de l'activité économique américaine a de quoi faire pâlir d'envie plus d'un pays européen. Quelles sont donc les recettes de l'Oncle Sam pour réussir à enregistrer 10 trimestres consécutifs de croissance?Plusieurs éléments semblent se conjuguer. D'abord, comme le fait remarquer la presse américaine ces derniers jours, l'économie, outre-Atlantique, a largement fait sa mue, en faisant désormais la part belle aux services, un secteur moins volatil que la vieille industrie manufacturière. Ensuite, les entreprises savent mieux qu'avant, grâce en particulier à la technologie, gérer leurs stocks. Ce qui permet de prévenir les à-coups de l'activité économique. De même, le marché est plus flexible. Pour certains, cela est dû en particulier à la dérégulation, qui permet apparemment à l'économie d'absorber mieux les chocs. Enfin, les gains de productivité enregistrés depuis plusieurs années permettent à l'activité de croître, sans pour autant que des pressions inflationnistes très fortes ne fassent surface.Bref, la vie est belle pour les Américains. Pourtant, cette image idyllique est encore ternie: il existe par exemple, comme l'ouragan Katrina l'a montré, des poches de pauvreté extrême dans le pays. Et les salariés ont de plus en plus de mal à trouver un emploi qui leur offre aussi des avantages sociaux, telle qu'une bonne couverture maladie. Mais il n'empêche, clairement, les récessions, qui existent encore, sont plus "douces" que par le passé. Celle qu'a subi l'économie américaine après l'éclatement de la bulle de la high-tech et les attentats du 11 septembre a été somme toute modérée, et surtout, de courte durée. Et comme les étrangers acceptent de financer, en achetant des bons du Trésor américain par tombereaux, le mode de vie à crédit des citoyens, la belle mécanique américaine, même fragile, devrait continuer sur ce chemin pendant encore quelques trimestres au moins. C'est en tout cas ce que prédisent les économistes. D'autant qu'ils regrettent d'avoir commis une erreur dans le passé: celle d'avoir été trop pessimistes. Pour eux, donc, "r" ne signifie pas récession, mais la résistance, à toute épreuves, de l'économie américaine.
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