Appétits d'Asie

Par latribune.fr  |   |  408  mots
La Chine s'apprête à célébrer mercredi son entrée dans l'année du Coq, après avoir fêté ce week-end son admission dans le club fermé du G7 en tant qu'invitée. Avec une fierté qui n'est pas sans rappeler celle du gallinacé que notre pays a pour emblème, le représentant de la République populaire a bien fait comprendre qu'il était possible de "discuter" du yuan, mais certainement pas de "négocier" sur la monnaie chinoise pour en obtenir sa réévaluation. La communauté financière, mais aussi les places boursières, vont devoir apprendre à compter de plus en plus avec les Chinois, mais aussi avec leurs voisins indiens, et pas seulement avec les autorités de ces deux pays, les plus peuplés de la planète. La prédiction vient d'une haute figure de la City, d'origine indienne, le très sérieux Arun Sarin, patron de Vodafone, premier opérateur de téléphonie mobile au monde en capitalisation boursière et en chiffre d'affaires, dépassé en nombre d'abonnés par China Mobile. "Les équipementiers télécoms chinois comme Huawei et ZTE sont encore bien petits au regard de nos Ericsson, Motorola, Siemens et autres Lucent. Mais d'ici quatre à cinq ans, ils seront devenus bien plus gros et je ne serais pas surpris s'ils avalaient l'une ou l'autre de ces entreprises", a-t-il lancé lors d'une conférence à Londres en marge du sommet des grands argentiers. Prédiction guère fantaisiste au regard des derniers développements du secteur. L'allemand Siemens a indiqué ce week-end qu'il n'excluait pas de vendre sa branche de fabrication de mobiles, qui a perdu plus d'1 million d'euros par jour ces derniers mois...Le rachat de la division PC d'IBM par le chinois Lenovo pour 1,25 milliard de dollars, qui fait grincer quelques dents au Pentagone, est une illustration éclairante de cette entrée d'acteurs asiatiques de plain pied sur la scène des "M&A", les fusions et acquisitions, tout comme la reprise de l'usine de tubes cathodiques de Thomson par l'indien Videocon. L'OPA du hong-kongais Hutchison Whampoa, via sa filiale AS Watson, sur le français Marionnaud, apparaît cependant comme un nouveau stade d'enhardissement, à la frontière entre l'opération hostile et l'offre amicale... Une OPA qui pourrait n'être que la première manifestation d'une nouvelle déferlante de prédateurs internationaux. Au fait, comment dit-on OPA en mandarin ?