Fortunes émergentes

La faiblesse du dollar ne fait pas des malheureux que chez les grandes firmes exportatrices d'Europe: elle rogne aussi la fortune des Crésus américains, qui n'ont plus le même pouvoir d'achat lorsqu'ils traversent l'Atlantique pour skier à Gstaad, et surtout elle entame leur richesse relative face aux autres milliardaires. La suprématie américaine dans le club des plus riches de la planète s'est fortement érodée l'an passé. Sur les dix premiers du classement établi par le magazine Forbes depuis 19 ans, on ne compte plus que cinq citoyens des Etats-Unis, contre huit l'année précédente !Tout un symbole: quatre des cinq héritiers de Sam Walton, le fondateur de la chaîne de grandes surfaces Wal-Mart, la première entreprise du monde en chiffre d'affaires, ont été évincés du Top 10, dans lequel ne figure plus que le PDG, S. Robson Walton, à la 10ème et dernière place. Le dollar n'est pas ici seul responsable: l'action Wal-Mart a perdu plus de 10% depuis mars dernier, retranchant près de 2 milliards de dollars de la fortune de chacun des héritiers... L'étoile montante des milliardaires des pays émergents a fusé de la 62ème à la 3ème place en un an: il s'agit de l'indien Lakshmi Mittal, fondateur du géant anglo-néerlandais de l'acier Mittal Steel, promu tout récemment au premier rang mondial devant Arcelor. La fortune de Lakshmi Mittal est estimée à 25 milliards de dollars. En un an, l'action Mittal, qui capitalise 5,7 milliards d'euros, a gagné 296%... Dans un mouchoir de poche, mais de luxe, Mittal est talonné par l'homme le plus riche de toute l'Amérique latine, le mexicain Carlos Slim Helu, qui a accru de 10 milliards sa fortune évaluée à 23,8 milliards, le propulsant ainsi de la 17ème à la 4ème place. Son empire est vaste, de la distribution à la banque en passant par l'équipement auto, mais son enrichissement accéléré lui vient du téléphone, depuis le rachat de Telmex, le premier opérateur fixe du pays, mais surtout d'América Movil, la première capitalisation mexicaine, dont l'action a bondi de 76% l'an passé à la Bourse de Mexico. En dépit de la flambée de 116% de la Bourse d'Arabie Saoudite, le prince Alwaleed Bin Talal, neveu du roi, en possession notamment d'une participation de 10 milliards dans Citigroup, a reculé d'une place, de la 5ème à la 4ème. En revanche, le suédois Ingvar Kamprad, fondateur d'Ikea, pourtant connu pour sa pingrerie, avale sept places pour trôner à la 6ème avec 23 milliards d'avoirs. L'autre européen du Top10, l'allemand Karl Albrecht, l'un des fondateurs de la chaîne hard discount Aldi, a lui chuté de la 3ème à la 7ème. Toutefois que les Américains soient partiellement rassurés: l'homme le plus riche du monde, reste, pour la onzième année consécutive, l'indétrônable Bill Gates. Pour combien de temps encore?
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