Les adversaires de Microsoft ne désarment pas

Microsoft a gagné une bataille mais pas la guerre. L'accord à l'amiable intervenu hier entre les frères ennemis RealNetworks et Microsoft pour mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles de ce dernier ne semble pas avoir calmé tous les esprits.Pour rappel, Microsoft a fait l'objet de plusieurs plaintes dans le monde pour abus de position dominante lui permettant d'imposer ses propres logiciels et principalement celui permettant de lire de la vidéo et la musique, Windows Media Player (lire ci contre).Or, l'accord à l'amiable intervenu hier entre Microsoft et RealNetworks met fin aux poursuites engagées par ce dernier groupe et est susceptible d'affaiblir les procédures engagées contre Microsoft par différentes instances. Mais plusieurs pays et entreprises sont déjà montés au créneau pour pousser les autorités judiciaires à continuer la bataille contre Microsoft.C'est le cas notamment en Europe où le Comité européen pour des systèmes compatibles, réunissant notamment IBM, Nokia et Oracle, a encouragé Bruxelles à poursuivre sa lutte contre le géant américain des logiciels. Selon Thomas Vinje, avocat du comité, "un tel accord ne devrait pas entraîner la fermeture du dossier dans l'UE". Pour lui, au contraire, la "Commission devrait, et c'est ce que nous attendons, poursuivre avec vigueur son combat contre Microsoft".De son côté, la Corée, autre pays où Microsoft a été traîné devant la justice pour position dominante, a réaffirmé ce matin qu'elle allait continuer ses investigations. Pour la commission qui étudie le dossier, la justification est toute trouvée: "nous examinons le dossier depuis avril 2004, bien avant que RealNetworks ne dépose plainte en octobre de la même année". Le retrait de RealNetworks du processus ne change donc rien pour les Coréens. Pour les adversaires de Microsoft, ce dernier n'a pas abandonné ses pratiques, car depuis que la plainte a été déposée en décembre 1998, Microsoft continue à inclure automatiquement son logiciel média dans tous ses programmes, n'ayant pas encore d'interdiction formelle de le faire. D'ailleurs, "Microsoft n'a pas abandonné ses pratiques exclusives", selon Thomas Vinje, pour qui l'accord signé entre les deux adversaires "valide la position de la Commission", à savoir que Microsoft, en abusant de sa position dominante, évince un à un ses rivaux.En effet, alors qu'en 2000 Windows Media était largement moins utilisé que son concurrent Real Player, il accapare aujourd'hui 80% du marché. "Il est par conséquent compréhensible que RealNetworks ait décidé de signer la paix et saisi l'opportunité d'investir dans ses activités d'abonnement et de jeux électroniques", via l'accord avec Microsoft, considère Thomas Vinje.Reste que les autorités anticoncurrentielles de chaque pays sont garantes des intérêts du consommateur. C'est pourquoi le maintien des poursuites en Corée et en Europe est "plus important que jamais", conclut l'avocat.Microsoft et Yahoo! s'allient dans la messagerie instantanéeMicrosoft et Yahoo! ont annoncé aujourd'hui la signature d'un accord permettant aux utilisateurs de leurs deux messageries instantanées de communiquer entre eux pour la première fois. Cette alliance, grâce à laquelle les utilisateurs de Yahoo! Messenger pourront communiquer avec ceux de MSN Messenger (environ 275 millions de personnes sont concernées), représente un défi pour le numéro un de la messagerie instantanée, AOL, qui détient 56% des parts de marché au niveau mondial. Elle devrait aussi rendre compatibles les services gratuits de communications vocales d'ordinateur à ordinateur des deux groupes.
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