Havas alerte sur ses marges et sur sa croissance en 2005

L'année 2005 sera moins bonne que 2004: c'est en substance ce que Vincent Bolloré, président et premier actionnaire d'Havas, a indiqué ce matin lors d'une conférence de presse sur la stratégie de développement du groupe français de publicité. Cela se traduira par une chute de 10% du chiffre d'affaires d'Havas au mois de décembre 2005 par rapport à la même période l'an passé.Le président non-exécutif du groupe a en effet indiqué que les revenus de fin d'année 2004 avaient été "dopés, au sens positif du terme" à hauteur de 20 millions d'euros. Du coup, le dernier mois de l'année souffrira d'un effet de comparaison défavorable. "Pour moi, cela ne change rien", a toutefois martelé Vincent Bolloré, estimant qu'Havas est sur la bonne voie pour renouer avec la croissance.Reste que cette mauvaise et inattendue performance pèsera sur les marges. Le président du groupe de publicité a ainsi indiqué que sa marge opérationnelle atteindrait 10% cette année contre 11,5% en 2004. Pour sa part, la croissance organique des revenus sera comprise entre 1,4% et 1,5% sur l'année.Ces alertes sur les marges ainsi que sur les ventes ont plombé le titre Havas à la Bourse de Paris. A la clôture de la Bourse de Paris, le titre a chuté de 5,64% à 3,85 euros. Malgré ces avertissements, Vincent Bolloré a indiqué que le groupe enregistrerait tout de même un résultat net "largement bénéficiaire" sur l'ensemble de l'exercice 2005.Toutefois, Havas sera encore à la peine début 2006. Le groupe va souffrir de la perte des budgets publicitaires du constructeur automobile Volkswagen et du fabricant de semi-conducteurs Intel au cours du premier semestre 2006. Mais en dépit de ce premier semestre maussade, l'année 2006 devrait toutefois être meilleure que 2005, selon Vincent Bolloré."Une belle affaire"Malgré tout, le président d'Havas a voulu rassurer sur le potentiel du groupe et ses atouts. Il s'est ainsi félicité du fait que le groupe de publicité dispose d'un actionnaire de référence - c'est-à-dire lui-même - avec ses 28% du capital. "Je suis là pour longtemps", a même clamé Vincent Bolloré, ajoutant dans le même temps qu'il n'exigeait pas, en tant qu'actionnaire, des résultats à courts termes d'Havas, mais que sa stratégie d'investissement dans le groupe s'inscrivait dans la durée. Il a en outre insisté sur les qualités du groupe Havas qu'il qualifie de "belle affaire".Car, malgré les opérations de croissance externe "calamiteuses" - selon les termes de Vincent Bolloré - de l'équipe dirigeante précédente menée par Alain de Pouzilhac, "Havas est resté un très bon groupe". "Si on retirait aujourd'hui les acquisitions et leurs coûts, Havas serait dans un situation de compétition agréable et favorable", a ajouté le président du groupe qui estime désormais que malgré les erreurs "la croissance est facilement accessible".Reste que, en dépit d'un fort potentiel, Vincent Bolloré le reconnaît lui-même, "nous ne sommes pas au bout de nos peines", et le retour à des jours meilleurs passera par l'application d'un plan stratégique que le président a dépeint devant un parterre de journalistes, ce matin.Saisir des opportunitésAinsi, partant du constat qu'Havas évolue sur un secteur en croissance de 4 à 5%, dans le monde, Vincent Bolloré considère tout d'abord que la taille d'Havas (numéro 6 mondial de la publicité) n'est pas un handicap, mais au contraire un avantage, qui permet d'éviter les conflits de clientèle.Vincent Bolloré, qui détient par ailleurs d'importants actifs dans les médias, souhaite en outre "rapprocher" ces différentes activités et mettre en place des passerelles. Enfin, le groupe sera prêt à saisir des opportunités, afin, en particulier, de se renforcer à l'international. "Des opportunités qui pourront en épater certains", a-t-il lancé.L'affaire Aegis en questionEnfin, la réunion d'information de Vincent Bolloré, ce matin, a aussi été l'occasion pour lui de donner des éclaircissements sur ses intentions vis-à-vis du groupe britannique de communication Aegis, dont l'homme d'affaires détient aujourd'hui 25,1%.Ainsi, en tant que président du groupe français, Vincent Bolloré a assuré que "Havas n'a pas de projet sur Aegis". Son investissement parallèle dans Aegis n'aurait donc rien à voir avec son poste de président d'Havas, même si Vincent Bolloré a reconnu qu'il y avait une vraie complémentarité entre les deux groupes.Mais en tant que président de son conglomérat Bolloré Investissement, l'homme d'affaires a souligné qu'il n'avait "pas investi par hasard" dans Aegis, ce dernier groupe étant une entreprise bien placée pour profiter de la croissance de son marché. Il a par ailleurs indiqué que sa position restait "ouverte" sur ce dossier et qu'il serait "ravi de favoriser des discussions entre Aegis et Havas".
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