Les ventes de CD pirates représentent un tiers des ventes mondiales de disques

En 2004, le nombre de disques piratés vendus a atteint 1,2 milliard, ce qui représente 34% du marché mondial du disque, selon la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI) dans son rapport annuel sur la piraterie musicale publié jeudi. Au total, les recettes illégales issues de la vente de disques pirates sont estimées à 5,6 milliards d'euros par l'IFPI. Celle-ci s'indigne de l'existence et du développement de ce marché parallèle "qui détruit des emplois, anéantit les investissements et finance le crime organisé". Sur le plan géographique, le piratage est surtout flagrant dans les pays émergents. Les disques piratés dépassent les ventes de disques légaux dans 31 pays. Parmi ces pays, dix d'entre eux ont pris des mesures pour lutter contre ce trafic: le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique, le Pakistan, le Paraguay, la Russie, l'Ukraine, et enfin, l'Espagne, seul pays européen à figurer dans ce palmarès. Cas particulier, le Paraguay. Dans ce pays, considéré par l'IFPI comme une plaque tournante du commerce illégal de musique en Amérique du Sud, les disques piratés trustent 99% des ventes totales de disques. En Chine, très souvent incriminée, le taux de piratage s'élève à 85%, ce qui représente, avec 493 millions d'euros de chiffre d'affaires, le plus gros marché mondial de musique piratée en valeur. Autre pays touché par ce commerce parallèle, la Russie où le piratage concerne 66% des ventes de disques totales. Selon l'IFPI, l'Espagne "connaît les pires problèmes de piratage en Europe". Le marché pirate serait responsable d'une baisse d'un tiers des ventes de disques légaux sur les cinq dernières années. "Dans les années à venir, les gouvernements et la société vont devoir considérer le piratage comme un problème sérieux. Pas seulement le piratage musical, mais le piratage sous toutes ses formes", a précisé John Kennedy, président-directeur général de l'IFPI. "Il n'est plus acceptable de considérer la piraterie simplement comme une petite gêne pour la société. Le commerce illégal de musique détruit la créativité et l'innovation, élimine des emplois et finance le crime organisé", a-t-il déploré, précisant que des progrès dans la lutte générale contre la piraterie musicale étaient perceptibles. En effet, si le nombre de disques piratés a été multiplié par deux depuis 2000, la progression enregistrée entre 2003 et 2004 est la plus faible depuis cinq ans. L'année dernière, la répression a permis le démantèlement de 87 filières de production illégale, contre 68 en 2003, et le nombre de graveurs saisis et détruits a atteint 28.350. Soit un doublement par rapport à 2003. "Dans le monde, nous avons constaté de bons progrès effectués par les gouvernements, en particulier dans les pays que nous avons identifiés comme prioritaires", a souligné John Kennedy, qui a toutefois déploré le laxisme de nombreux gouvernements et leurs "promesses non remplies". "Il faut que les lois soient effectivement appliquées, il faut des punitions dissuasives et un engagement politique", a-t-il expliqué.
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