Dexia relève la tête au troisième trimestre

Pierre Richard peut partir avec le sourire. La dernière présentation des résultats trimestriels a été très positives pour Dexia. La banque franco-belge a publié aujourd'hui pour le troisième trimestre 2005 un bénéfice net en forte progression de 28,6%, à 502 millions d'euros. Ces résultats sont supérieurs aux attentes des analystes qui tablaient sur un bénéfice aux alentours de 435 millions d'euros en moyenne. Comme il est de coutume, ces performances sont notamment attribuables à la performance des activités de financement des collectivités locales, le métier phare de la banque.Le financement des collectivités locales a représenté 53% des résultats du groupe, soit 267 millions d'euros, un chiffre en augmentation de 23%. Le financement local est le véritable coeur de métier de Dexia. La banque occupe des positions importantes dans cette activité en France et en Belgique évidemment, ses terres d'origine, mais aussi dans toute l'Europe de l'Ouest, en Europe centrale et orientale ainsi qu'en Amérique et depuis peu en Asie, notamment au Japon. Cette activité représente à ce jour 221,2 milliards d'euros d'engagements à long terme. Sa rentabilité n'est plus à démontrer puisqu'elle dégage un rendement sur fonds propres de 24,8% pour un coefficient d'exploitation (charges sur chiffre d'affaires) de 33%, ce qui est très faible comparé à l'ensemble du secteur bancaire.Mais la banque franco-belge souhaite également poursuivre la diversification de ses métiers. Elle s'est déjà développée dans les services financiers via son implantation en Belgique dans la banque de détail où Dexia ne représente pourtant qu'environ 10% du marché local. La branche qui regroupe la banque de détail et la banque privée a enregistré un bénéfice de 112 millions d'euros, en hausse de 9,8%, et représente donc 22% des profits du groupe. Ce bénéfice progresse peu depuis le deuxième trimestre, puisqu'il s'était établi à 107 millions d'euros. Enfin, la dernière grande activité de Dexia, la gestion d'actifs, a généré un résultat net de 44 millions d'euros, en hausse de 29,7%.Les résultats du troisième trimestre sont d'autant meilleurs qu'ils effacent en partie le premier semestre décevant de Dexia (voir ci-contre). En effet, la banque avait enregistré un bénéfice en recul lors des six premiers mois de l'année à cause d'un mauvais premier trimestre et d'un deuxième trimestre plutôt terne (voir ci-contre).Changement à la tête de DexiaLe troisième trimestre permet donc à Dexia de relever la tête et à Pierre Richard de partir sur de belles performances. En effet, l'administrateur délégué (équivalent du directeur général) va en effet quitter son poste le 31 décembre. Il sera alors remplacé par Axel Miller, auparavant chargé de la banque de détail du groupe. Pierre Richard est en place depuis la création de Dexia, en 1999, lors de la fusion du Crédit Local de France et du Crédit Communal de Belgique. Son départ marque un véritable changement au sein de Dexia puisque la direction opérationnelle, bien que partagée entre des Français et des Belges, passera sous pavillon belge. L'arrivée d'Axel Miller respecte les lois internes de la banque sur l'alternance entre Français et Belges. Le futur administrateur délégué devrait favoriser une politique de développer pour Dexia. Il souhaite ainsi marquer un virage important par rapport à l'équipe dirigeante actuelle qui, même si elle a réussi la fusion de 1999, n'aura pas su lancer Dexia dans un véritable développement stratégique.En effet, l'échec il y a un an du rapprochement entre Dexia et la banque italienne Sanpaolo IMI a laissé des traces. Il y a quelques semaines encore, Dexia a refusé les propositions de rapprochement avec sa consoeur Fortis. Dans les deux cas, les actionnaires publics de Dexia semblent avoir mis des bâtons dans les roues. La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) française, qui détient près de 8% du capital, et les communes belges et autres actionnaires du même pays, qui en détiennent environ 38%, ne veulent pas lâcher prise sur le contrôle de la banque.Si Dexia ne fait pas partie des plus grandes banques européennes, elle contrôle en tout cas un marché clé pour des actionnaires publics, celui du financement local. L'arrivée d'Axel Miller devrait donc faire pencher la balance du côté de Bruxelles. Nul doute que dans ces conditions, la CDC sera plus vigilante que jamais quant à la politique du groupe. Les conflits franco-belges ne sont donc pas forcément terminés...A la Bourse de Paris, le titre Dexia recule de 0,11% à 18,30 euros en fin d'après-midi.Nouvelle structure du groupe Dexia En marge des résultats trimestriels, le conseil d'administration de Dexia a approuvé la nouvelle structure de la banque qui prendra effet le 1er janvier prochain.- Pierre Richard sera nommé président du conseil d'administration en remplacement de François Narmon.- Axel Miller sera nommé administrateur délégué en remplacement de Pierre Richard.La nouvelle structure sera composée:- d'un comité de direction de cinq membres comprenant Axel Miller (administrateur-délégué et président du comité de direction), Jacques Guerber (vice-président), Rembert von Lowis, Dirk Bruneel et Xavier de Walque. - un comité exécutif du groupe de douze membres.- trois comités de direction opérationnels comprenant cinq membres : le directoire de Dexia Crédit local, le comité de direction de Dexia Banque et le comité de direction de Dexia Banque Internationale à Luxembourg.
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