Dernière facture

C'est encore une vieille histoire qui avait bien commencé et qui finit mal. Aujourd'hui, le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie vont en découdre devant la cour d'appel de Paris dans le dossier Adidas. On se rappelle que l'ancien homme d'affaires, alors au faîte de sa gloire, avait acquis l'équipementier sportif en 1990 grâce au soutien de la banque publique. "L'affaire de sa vie", clamait-il alors, avant de se reconvertir dans la politique. La belle aventure Adidas n'a pas duré deux ans et c'est finalement Robert Louis-Dreyfus, l'actuel propriétaire de L'Olympique de Marseille, qui a emporté l'affaire... et de colossales plus values.La participation de Bernard Tapie a en effet été cédée sur la base d'environ 2,8 milliards de francs mais très vite Adidas a été valorisé 4,4 milliards (lorsque le Lyonnais a fait affaire avec Louis-Dreyfus), puis 11 milliards en 1995 lorsque la société a été introduite en Bourse. On comprend le courroux de Bernard Tapie qui a vu le magot lui passer sous le nez et qui s'estime trahi par sa banque préférée. Mais il ne faudrait pas pour autant oublier que le groupe de Bernard Tapie a aussi laissé une ardoise auprès du Crédit Lyonnais et que c'est désormais une structure publique, le CDR, qui gère ce contentieux pour le compte de l'Etat. Le dossier Adidas est un des derniers gros dossiers à gérer. La dernière facture à solder en quelque sorte. Or, à croire les dirigeants de cette société qui a géré les actifs "pourris" du Lyonnais depuis le sauvetage de la banque, Bernard Tapie a laissé 150 millions de créances derrière lui. Qu'il récupère de l'argent au terme de la procédure judiciaire en cours, et ce sont ces sommes qu'il devra rembourser en premier. Au delà, s'il empoche les 990 millions d'euros qu'il réclame, ce sont les contribuables qui seront mis à contribution.On sait que l'affaire Executive Life leur a déjà coûté cher. Les prétentions de Bernard Tapie pourraient doubler pour eux le montant de l'addition. Bien sûr, on sait aussi que la cote de sympathie de l'inspecteur Valance est au plus haut. Que Bernard Tapie est une bête de scène et que les années n'émoussent pas son abattage. Il n'empêche que les contribuables ne lui diraient pas merci s'il gagnait son procès.
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