BPI vend à ABN Amro ses parts dans Antonveneta

La persévérance paie. Après six mois de bataille acharnée, ABN Amro remporte la bataille contre la banque italienne Banca Popolare Italiana (BPI, ex-Bipielle) pour le rachat de la banque Antonveneta.Le conseil d'administration de la banque, réuni hier, a autorisé la vente des parts qu'elle détenait dans Antonveneta au Néerlandais ABN Amro. En plus des 29,5% du capital qu'elle détient déjà dans Antonveneta, ABN Amro va donc racheter la part de 29,4% que possède BPI. ABN Amro, avec 58,9% du capital, prendra ainsi le contrôle de la banque italienne. Le montant de ce rachat s'élève à 2,4 milliards d'euros, soit 26,50 euros par action.BPI subit ainsi un violent retour de bâton. Alors qu'ABN Amro convoitait Antonveneta, BPI a lancé deux offres sur cette dernière afin de contrer la banque néerlandaise. Quelques mois plus tard, la justice italienne a mis sous séquestre les titres Antonveneta détenus par BPI et a suspendu son patron Gianpietro Fiorani pour deux mois. De son côté, la Consob, le régulateur boursier en Italie, a suspendu les deux offres de BPI sur Antonveneta.Car le feuilleton qui anime la finance européenne depuis le mois de mars a révélé des agissements douteux en coulisses (voir ci-contre). Pactes secrets, fausses communications, opération de portage, les actions illégales de BPI se sont multipliées. Mais le pire est venu de plus haut. Une entente entre le patron de BPI, Gianpietro Fiorani, et le gouverneur de la Banque d'Italie, Antonio Fazio, a été révélée au grand jour. Les deux banquiers se sont entendus pour que la Banque d'Italie autorise BPI à monter rapidement dans le capital d'Antonveneta tout en freinant l'entrée d'ABN Amro.A la suite de ces révélations, le président de la Banque d'Italie connaît également une période critique. Le gouvernement italien ne cesse de maitenir la pression sur Antonio Fazio pour tenter de l'évincer de sa forteresse (voir ci-contre). Quoi qu'il arrive à Antonio Fazio, cette affaire aura sali la réputation de la finance italienne. Les banques étrangères qui s'intéresseront à l'Italie dans l'avenir ne l'oublieront pas.Jeudi, l'action ABN Amro a clôturé en hausse de 1,38%, à 19,84 euros.
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