La Bourse parie sur un rachat des minoritaires des AGF par Allianz

La Bourse s'enthousiasme pour le projet d'Allianz. Alors que l'assureur allemand vient d'annoncer le rachat des minoritaires de sa filiale italienne, les investisseurs parient sur la même opération à venir pour les AGF. L'action AGF - l'autre grande filiale d'Allianz qui en détient 58,5% - profite de l'opération. Son titre a clôturé en hausse de 1,76% à 72,20 euros. "La logique d'Allianz voudrait que l'assureur français soit également l'objet d'un rachat de ses minoritaires dans les mois à venir", assure Cyrille Chartier-Kastler, vice-président du cabinet de conseil Solving, interrogé par latribune.fr. Toutefois, l'assureur allemand ne prévoit pas à l'heure actuelle de reprise totale des minoritaires des AGF, a indiqué son directeur financier Paul Achleitner. De son côté, l'assureur-crédit Euler Hermès profite également de spéculations sur un rachat de ses minoritaires par son principal actionnaire, les AGF. Son titre a clôturé en hausse de 1,93% à 68,80 euros à la Bourse de Paris.L'assureur allemand va en effet lancer une offre de rachat des minoritaires de sa filiale italienne Riunione Adriatica di Sicurta (RAS) et compte ainsi prendre le statut de société européenne (voir ci-dessous). Actionnaire à hauteur de 55,4% de RAS, Allianz souhaite contrôler la totalité du capital de sa filiale italienne. L'assureur met sur la table 5,7 milliards d'euros pour lancer une offre à 19 euros par action RAS. Le titre de l'assureur italien a clôturé en forte hausse de 7,10% à 18,86 euros pour quasiment s'aligner sur le prix proposé par Allianz. Le financement de cette opération sera en partie assuré par le produit d'un placement sur le marché de 20,8 millions de titres Allianz. Ce matin, l'assureur a placé environ 5,4% de son capital en Bourse pour un prix compris entre 105 et 108 euros, selon des courtiers. Le placement aurait été effectué par la Dresdner Bank, filiale bancaire d'Allianz, Goldman Sachs et la Deutsche Bank. Le placement des titres sur le marchés ne semblerait pas si bien se passer, a indiqué un courtier. Le titre a subi une chute de 3,46% à 105,30 euros aujourd'hui à la Bourse de Francfort. Le reste du financement sera assuré par la trésorerie du groupe et par endettement.En contrôlant la totalité du capital de RAS, Allianz souhaite remonter l'ensemble des bénéfices de l'assureur italien. Ceux-ci sont d'ailleurs importants puisqu'ils se sont élevés à 475 millions d'euros au premier semestre 2005, en hausse de 18%. Mais cette opération va également permettre à Allianz "d'optimiser de manière plus souple l'allocation de ses fonds propres par segment d'activité", explique Cyrille Chartier-Kastler. L'intégration de RAS au sein du groupe Allianz permettra ainsi de lever les barrières juridiques qui séparent un groupe de sa filiale et l'empêchent d'avoir un contrôle total sur son capital.Ce type d'opération s'opère dans un processus d'évolution logique des assureurs. Axa a également racheté les minoritaires de sa filiale américaine et cela pourrait se répéter chez d'autres assureurs européens. Après plusieurs années de vaches maigres et de restructuration des fondamentaux après la crise financière des années 2000 et 2001," les assureurs européens ont restauré leur capacité financière et ces opérations vont avoir lieu dans les mois qui viennent", conclut le vice-président de Solving. Société européenne, mode d'emploiLe statut de "société européenne" fournit un cadre juridique propre afin de permettre à des entreprises constituées dans des États membres différents de fusionner, de former une société holding ou une filiale commune, tout en évitant les contraintes juridiques et pratiques qui résultent des vingt-cinq ordres juridiques différents, explique la Commission européenne. "Une société européenne ne sera pas contrainte de créer différentes structures pour chacune de ses filiales en Europe", précise Hervé Juvin, président d'Eurogroup Institute. D'ailleurs, "l'objectif de la société européenne est qu'elle puisse travailler sans filiale au plan juridique" puisqu'elle sera un groupe européen global, explique Hervé Juvin. La firme possèdera une structure unique et globale à l'intérieur de laquelle elle sera beaucoup plus mobile pour les implantations ou le retrait d'usines par exemple ou encore pour les transferts de capitaux.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.