On pouvait penser qu'après neuf semaines de débats aussi longs que techniques, les jurés du procès Executive Life seraient pressés d'en finir. Eh bien non... Cela fait maintenant neuf jours que les neuf jurés se retrouvent chaque matin au tribunal de Los Angeles pour tenter de statuer sur la responsabilité de François Pinault et de son holding Artémis dans la reprise de la compagnie d'assurance californienne.Pour l'homme d'affaires comme pour le Département des assurances de Californie qui attendent impatiemment leur verdict, les heures commencent à sembler bien longues. Ceux qui pariaient sur un dénouement rapide en sont pour leurs frais et commencent peut-être à se rassurer. Une décision rapide aurait en effet signifié que les jurés se seraient plus fiés à leur instinct (que l'on soupçonne d'être légèrement anti-français) plutôt qu'à une étude précise du dossier. Plus le temps passe, plus on les imagine se poser les - bonnes - questions et essayer de se forger leur propre opinion en s'affranchissant des bons conseils des avocats de chacune des parties. Et le bon sens préside jusqu'à présent à leurs débats. Une des premières questions qu'ils ont posé aux parties était en effet de savoir si le Crédit Lyonnais, au moment des faits, était une "agence gouvernementale" ! De quoi donner des sueurs froides au Département des assurances et à son avocat, Gary Fontana.La tâche des jurés est d'autant plus difficile que le cas est complexe, qu'ils doivent se prononcer à l'unanimité et qu'ils sont livrés à eux-mêmes. Le juge n'assiste pas à leurs délibérations et ne peut donc ni les influencer, ni presser le pas. D'ailleurs, il les avait incités à boucler le dossier en une semaine. Peine perdue. L'affaire Executive Life nous donne un exemple de justice populaire dans tous les sens du terme, pour le meilleur et pour le pire. Une chose est sûre, aucun des deux camps ne pourra se plaindre, une fois le verdict rendu, d'avoir été jugé à la va vite.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:04

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