Le Crédit Agricole engage un développement massif d'ici à 2008

Par latribune.fr  |   |  678  mots
Le Crédit Agricole met les bouchées doubles. La banque verte a dévoilé ce matin son plan de développement pour les trois prochaines années, de 2006 à 2008. Le groupe bancaire dirigé depuis le mois de septembre par Georges Pauget se donne les moyens de s'installer dans le gotha des plus grandes banques européennes.Les deux grands objectifs financiers de Crédit Agricole SA (CASA) sont d'atteindre une croissance annuelle de 10% de son bénéfice net par action (BNPA) ainsi que de son produit net bancaire (PNB- équivalent chiffre d'affaires). La progression du PNB sera assurée pour moitié par la croissance organique et pour l'autre moitié par les acquisitions. Parallèlement, la banque mutualiste prévoit de diminuer son coefficient d'exploitation (charges rapportées au PNB) de 150 points de base par an, soit 1,5%.L'arrivée de la Banque postaleLa première banque français par le nombre de clients se fixe deux axes de développement. Tout d'abord en France, CASA dispose de deux importants réseaux, les Caisses du Crédit Agricole ainsi que le Crédit Lyonnais, récemment rebaptisé LCL. L'équipe dirigeante du groupe mutualiste se fixe en ligne de mire un objectif de 400.000 nouveaux clients par an pour le réseau des Caisses régionales entre 2006 et 2008. Dans le même temps, LCL entend gagner 100.000 nouveaux comptes de particuliers par an. Pour atteindre ces objectifs, le Crédit Agricole s'est doté de politiques commerciales ambitieuses illustrées par des campagnes publicitaires déjà connues (voir ci-contre). Ce développement en banque de détail en France est "lié à l'apparition de la Banque postale" a souligné René Carron, président du Crédit Agricole, à l'occasion d'une conférence de presse. La création de ce nouveau concurrent incite la banque mutualiste à renforcer ses positions sur le territoire hexagonal. Celles-ci passent également par le développement dans les services financiers spécialisés comme le crédit à la consommation (Finaref, Sofinco) ou l'affacturage (Eurofactor).Relancer l'internationalLe second volet du plan du directeur général de CASA, Georges Pauget, consiste à développer le groupe à l'international. L'objectif est d'équilibrer la part de l'international et de la France alors qu'aujourd'hui le rapport est de 65/35 en faveur des activités françaises. Ce rééquilibrage passe par une nette progression de la croissance des activités de banque de financement et d'investissement (BFI). Les objectifs de Calyon sont très ambitieux puisque CASA lui demande de diminuer son coefficient d'exploitation de 64% à 60%. Le PNB de l'activité de marché de capitaux doit augmenter de 40% à l'horizon 2008 par rapport à fin 2005 notamment grâce au développement de la clientèle institutionnelle. Au final, "Calyon a pour but d'accroître son PNB de 850 millions d'euros fin 2008 par rapport à 2005", assure son président Edouard Esparbès.Croissance externeAutre axe de développement à l'étranger, les activités de banque de détail se concentreront en Europe de l'Ouest grâce aux partenariats avec Banca Intesa et aux filiales de crédits spécialisés. En dehors de cette région, le Crédit Agricole entend procéder à des acquisitions ciblées dans les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) ainsi que dans le pays du pourtour méditerranéen. La banque verte cherche principalement à acquérir des réseaux ciblés pour y distribuer ses produits financiers et y incorporer son savoir-faire.Pour subvenir à ces besoins de croissance externe, le Crédit Agricole prévoit de se doter d'une enveloppe globale d'investissements de 5 milliards d'euros sur l'ensemble de la période 2006-2008. Ce montant sera entièrement autofinancé. A titre de comparaison, BNP Paribas consacre 2 milliards d'euros par an à ses acquisitions.Enfin, n'oubliant pas ses actionnaires, la banque mutualiste a assuré qu'elle pratiquerait une politique de redistribution de ses dividendes de l'ordre de 30 à 35% de ses bénéfices annuels, malgré "une remontée du coût du risque qui devrait être significative dans les trois prochaines années", selon le directeur financier Gilles de Margerie.En Bourse, le titre Crédit Agricole a clôturé en baisse de 1,42% à 26,42 euros.