Futurs banquiers : attention à l'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle

"Prenez le temps de vivre!" est l'adage de nombreux étudiants pour qui travailler sans prendre de loisir est un véritable enfer. C'est pourtant la vie que mènent la plupart des banquiers dans les grandes places financières mondiales et c'est la réalité à laquelle vont devoir être confrontés ces jeunes diplômés au sortir de leur cocon académique. Les professionnels doivent depuis plus d'une dizaine d'années tenter de concilier vie privée et vie professionnelle. Le monde professionnel n'accorde pas réellement d'importance à la vie après le travail et les horaires lourds sont de rigueur. Rester à son bureau pendant de longues journées est le lot commun des banquiers, avocats et comptables. Des dizaines de jeunes diplômés qui assistaient à une récente conférence sur la banque d'investissement à New York ont abordé ce thème et rejeté en bloc les semaines de travail de plus de 100 heures. Les étudiants étaient à cette occasion unis dans leur détermination à refuser un environnement de travail qui ne laisse pas la place aux loisirs et à la vie personnelle. Est-ce là le dilemme qui attend les employeurs de demain? Les entreprises vont-elles réaliser à quel point leur pratique suscite le dédain de la part de la nouvelle génération? Risqueront-ils de perdre les meilleures recrues pour la simple et bonne raison que l'environnement de travail qu'ils proposent ne laisse pas de place aux loisirs? Finiront-ils par comprendre qu'embaucher quelqu'un ne donne pas le droit de posséder cette personne corps et âme? J'ai quelques doutes. La culture de nombreuses entreprises encourage la présence quasi permanente des employés au bureau parfois au détriment de leur productivité (et à mon humble avis, il est presque impossible pour des travailleurs d'être productifs sur la durée à raison de seize heures par jour... mais les employeurs ne semblent pas l'avoir compris). Il s'agit d'un problème important et pas seulement pour les générations à venir. Nombre de professionnels se sentent pris au piège dans ce monde où la détermination d'un employé se mesure à sa présence physique au bureau, sans considération de sa productivité ou de son efficacité. Je suis entièrement d'accord avec les étudiants sur ce point. Il n'est plus question de reléguer le monde "réel" au second plan et de privilégier sa vie professionnelle, au détriment de sa famille, de ses amis et de sa santé mentale. Je suis convaincue que le stress lié au travail serait considérablement réduit si les entreprises acceptaient de faire des concessions à la faveur de l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Et quel gain d'argent pour les employeurs! Les jeunes diplômés d'aujourd'hui refusent tous une vie qui les enchaînerait à leur bureau jour et nuit. Les réponses faites par les conférenciers étaient pleines d'humour: "une solution est de se priver de sommeil". "N'essayez pas de répartir une centaine d'heures sur cinq jours: essayez plutôt sur sept", conseille un autre. Les étudiants ne se sont pas laissés démonter pour autant. Les questions de l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle n'étaient pas soulevées par des jeunes adeptes de grasses matinées et d'après-midi télévision, elles l'ont été par des étudiants dont pourraient rêver les plus exigeants des parents: excellentes notes, enthousiasme et éthique professionnelle. Pourtant, ils valorisaient tous leur temps personnel et ne voulaient pas sacrifier leur vie au monde du travail.Que nous réserve le futur? Peut-on penser que les jeunes auront le dernier mot et imposeront au monde du travail de s'adapter? Ou renonceront-ils petit à petit à leurs idéaux et seront-ils progressivement happés dans l'univers professionnel? Je ne donnerai à ce titre qu'un exemple du monde animal. La tarentule est friande de petits oiseaux à dévorer. Le monde professionnel n'est pas totalement étranger aux toiles d'araignées dans lesquelles seraient pris les travailleurs. Si l'on garde à l'esprit que les fils de la toile sont plus résistants que des câbles en acier, j'ai bien peur que ces professionnels aient du mal à échapper à la toile tissée par le monde du travail.Idéalisme et insouciance de la jeunesse mis à part, j'espère que ces jeunes banquiers de demain réussiront à préserver leur vie personnelle, pour leur bien ainsi que pour le nôtre. Jane attends vos commentaires et garantit une entière confidentialité à tous ceux qui souhaiteraient discuter de sujets liés au monde du travail: [email protected]
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