Les banques américaines offrent des bonus pour attirer les candidats refroidis par les licenciements

Selon certains chiffres révélés par Universum, société de recrutement pour jeunes diplômés, le nombre d'étudiants sortant des meilleures universités européennes qui aspirent à faire carrière en banque d'affaires est tombé de 19,.9% à 12,.8% entre 2001 et 2004. Allemagne et Italie.Andreas Weik, consultant chez Hofmann & Heads AG & Co, chasseur de tête à Francfort, affirme que les jeunes diplômés allemands sont peu enclins à rejoindre des banques telles que Merrill Lynch et Crédit Suisse First Boston : "ces banques ont licencié nombre de jeunes employés ; ces derniers craignent donc de perdre à nouveau leur emploi dans un horizon de deux ans s'ils décidaient de rejoindre ces sociétés". Pour attirer les jeunes recrues, Merrill et CSFB offriraient selon Andreas Weik des compléments de rémunérations qui sŽélèveraient à €5,000, leur rémunération totale atteignant ainsi des montants supérieurs de 10% à ceux de leurs concurrents internationaux. Selon certaines sources, les banques n'auraient au contraire aucun mal à attirer les jeunes recrues ; les deux banques se sont refusées à tout commentaire. Jürgen Merkel, directeur général chez MB Consulting à Francfort, affirme que les banques américaines offrent une compensation à leurs employés contre le risque perçu de perdre leur emploi : "Les sociétés américaines ont mauvaise réputation. Les banquiers juniors ont entendu parler des licenciements et ils aspirent par conséquent à être mieux payés." Alberto Gavazzi, directeur de la division des services financiers chez Russell Reynolds à Milan, explique que les Italiens sont tout aussi prudents: "Les banques d'affaires ont un pouvoir d'attraction indéniablement plus faible que par le passé. Les jeunes recrues veulent savoir si elles vont pouvoir faire une longue carrière au sein de la société." France. Ce phénomène ne semble pourtant pas concerner le marché français où les banques, américaines ou non, ne rencontreraient pas de réelles difficultés à attirer les candidats. M. Moglia de chez Kovadis, cabinet de conseil en recrutement à Paris, ne constate aucune frilosité des juniors vis-à-vis des banques d'affaires. Selon lui, les nombreux jeunes candidats en recherche d'emploi à Paris ne sont pas effrayés par la réputation des banques américaines et s'estiment heureux de pouvoir trouver un emploi dans ce secteur. Un entretien avec le département des ressources humaines d'une grande banque américaine qui n'a pas souhaité être citée a confirmé ce constat. D'après cette banque, si les salaires et bonus discrétionnaires offerts par cette banque sont élevés, ils ne correspondraient pas à une compensation des candidats contre le risque perçu de perdre leur emploi.Embauches à venir.Tandis qu'on constate un désintérêt pour les carrières en banques, les banques dites impopulaires cherchent à augmenter leurs embauches de juniors. Merrill Lynch a déjà embauché trois seniors associates et cinq analystes cette année en Allemagne, alors qu'ils ne comptaient qu'un seul associate et aucun analyste en 2004. En novembre, CSFB a embauché un associate et un analyste au sein de son équipe allemande d'immobilier. CFSB aurait embauché deux juniors à Paris l'année dernière pour sa banque d'investissement. S'il n'est pas certain que les banques paient effectivement une prime à leurs nouveaux employés, la concurrence semble cependant vouée à s'intensifier: selon Andreas Weik, d'autres banques internationales chercheraient à embaucher des juniors en prévision d'une augmentation du volume d'affaires en fusions et acquisitions.
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