La banque d'investissement dope les résultats du Crédit Agricole

La banque verte monte en puissance. Le Crédit agricole a publié mercredi soir un bénéfice net qui a explosé de 59,4% au troisième trimestre pour s'établir au-dessus du seuil symbolique du milliard d'euros, à 1,02 milliard. Ce résultat est tout en haut de la fourchette de prévision des analystes. La banque mutualiste commence à profiter de sa fusion avec le Crédit Lyonnais et particulièrement en banque de financement et d'investissement.Ces activités ont représenté 35% du bénéfice total du groupe, soit 357 millions d'euros, et ont bondi de 72,3%. A l'intérieur de cet ensemble, les activités de banque de financement ont augmenté de 36,3% à 227 millions d'euros. Mais la bonne nouvelle, bien qu'attendue, provient de la branche marché et investissement dont le bénéfice net a été multiplié par 3,2 et atteint ainsi 130 millions d'euros. Ces performances illustrent ainsi les synergies dégagées par le Crédit Agricole en fusionnant les activités de financement et d'investissement de la banque verte (Crédit agricole Indosuez) et du Crédit Lyonnais au sein de la nouvelle structure Calyon. En 2004, la banque avait réalisé des résultats très décevants dans ces activités du fait des difficultés rencontrées lors de la fusion des différents métiers. Mais 2005 semble sonner le départ d'une nouvelle ère pour Calyon. Déjà au premier trimestre, la banque avait dégagé des résultats très satisfaisants (voir ci-contre).Autre source de satisfaction, le pôle gestion d'actifs. Depuis son arrivée en septembre à la tête de l'établissement et en remplacement de Jean Laurent, Georges Pauget a fait de cette activité un de ses axes prioritaires. Depuis la reprise des activités de gestion d'actifs de la banque italienne Banca Intesa, le Crédit Agricole est devenu l'un des acteurs majeurs de la branche en Europe, même si l'écart qui le sépare des leaders est encore significatif.Le pôle gestion d'actifs enregistre une progression de 42,7% de son bénéfice à 310 milliards d'euros. Cette branche comprend les différentes activités de gestion d'actifs telles que la gestion pure, l'assurance-vie et la banque privée.Enfin, la banque de détail, qui demeure le métier historique de la banque, enregistre des performances moins impressionnantes. Au troisième trimestre, les Caisses régionales du Crédit Agricole affichent un résultat net de 529 millions d'euros, en hausse de 16,6%. La banque verte dispose également d'un deuxième réseau de proximité, celui du Crédit Lyonnais, rebaptisé LCL (Le Crédit Lyonnais). Il a dégagé un bénéfice net de 157 millions d'euros et progresse de 14,4%. Enfin, dernier pôle stratégique pour la banque, les services financiers. Depuis deux ans, cette branche est en pleine expansion avec le développement massif du crédit à la consommation. Tous services confondus, le pôle voit son bénéfice net, avant écarts d'acquisitions, augmenter de 3,2% à 130 millions d'euros. En 2005, le Crédit agricole a finalisé sa montée dans le capital de Finaref et en détient aujourd'hui 100% du capital.D'une manière plus globale, le groupe Crédit Agricole a diminué de 2,8 points son coefficient d'exploitation (charges par rapport au produit net bancaire) à 66,8% et se rapproche ainsi des niveaux des autres grandes banques françaises comme BNP Paribas et Société Générale. Avec un retour sur fonds propres (ROE) de 15,8%, il reste à la banque verte une marge de progression importante en matière de rentabilité. Ce qui laisse espérer de bons résultats pour les mois à venir.L'action Crédit Agricole a cédé 2,37%, à 25,11 euros, jeudi à la clôture de la Bourse de Paris.Réorganisation de la structure du groupe Crédit AgricoleLa banque opte pour une structure plus proche de celle des grandes banques universelles. La nouvelle organisation annoncée aujourd'hui prend la forme de sept pôles opérationnels: - deux seront dédiés à la banque de proximité, un pôle pour les Caisses régionales du Crédit Agricole et un pôle pour LCL. - Services financiers spécialisés- Gestion d'actifs- Assurance en France- Banque de financement et d'investissement (Calyon)- Capital investissementA cela s'ajoutent trois pôles transversaux chargés du développement France (marketing et communication de la banque de détail, dirigé par Jacques Lenormand), du développement international (croissance externe à l'international, dirigé par Jean-Frédéric de Leusse) et du développement industriel (chargé de dégager des économies d'échelle, dirigé par Patrick Gallet).
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