ABN-Amro refuse de lâcher Banca Antonveneta

Des résultats et des annonces. ABN Amro a dégagé un bénéfice net de 987 millions d'euros au deuxième trimestre, en hausse de 11%, contre 889 millions un an plus tôt. Ce résultat dépasse les attentes du marché, les analystes ayant préalablement tablé sur un bénéfice compris entre 793 et 872 millions d'euros. Le bénéfice net par action est resté stable à 0,54 euro par titre. Ce résultat a notamment été tiré par les bonnes performances de la banque de détail aux Pays-Bas mais également au Brésil, un des marchés phares d'ABN-Amro. Sur le semestre, le bénéfice net d'ABN Amro s'élève à 1,882 milliard d'euros sur les six premiers mois de l'année, en hausse de 9,8%. Le produit net bancaire progresse de 4,1% à 4,418 milliards d'euros sur la période.Un bémol, la banque a précisé que le bénéfice net - excluant des gains exceptionnels liés à des cessions - serait inférieur au deuxième semestre. "Nous nous attendons à ce que la croissance du produit net bancaire de nos divisions banque de détail et banque commerciale soit annulé par une baisse de ce produit dans la gestion d'actifs et en raison d'un niveau de provisions plus élevé", précise la direction du groupe dans un communiqué. Mais le groupe bancaire néerlandais ne s'est pas contenté de dévoiler ses résultats. Il a également précisé qu'il continuait à se concentrer sur une prise de contrôle de la banque italienne Banca Antonveneta. "Au vu des récents développements, nous continuons à viser la prise d'une participation de contrôle dans Banca Antonveneta", précise le PDG du groupe, Rijkman Groenink. Pour mémoire, le groupe avait lancé une OPA sur Banca Antonveneta, la neuvième banque italienne, avant de reconnaître l'échec de cette offre, le 25 juillet dernier. Actuellement, la banque néerlandaise détient environ 30% d'Antonveneta. Depuis, la justice italienne et les autorités boursières ont gelé les actions détenues par le principal concurrent d'ABN Amro pour le contrôle d'Antonveneta, Banca Popolare Italiana (BPI) et ses alliés (lire ci-contre). La Banque d'Italie et la Consob - l'autorité de marché de la Péninsule - ont par ailleurs suspendu et ce pour trois mois, les deux offres lancées les 20 et 21 juillet par BPI sur Antonveneta. Cette bataille financière a depuis dérapé dans le politique, des écoutes téléphoniques ayant mis en avant la proximité d'Antonio Fazio, le gouverneur de la Banque d'Italie, avec le patron de BPI, Gianpiero Fiorani. Ces écoutes ont été réalisées à la demande du parquet de Milan dans le cadre de son enquête sur BPI pour manipulation de cours, délit d'initiés et obstacle à l'autorité boursière."Nous attendons tranquillement que les autorités italiennes trouvent une solution. C'est à elles de décider. Nous n'allons pas lancer comme ça une nouvelle offre alors que 35% des actions d'Antonveneta sont dans les mains de la justice", a déclaré Rijkman Groenink. ABN Amro précise toutefois que si elle n'arrive pas à prendre une participation de contrôle, elle "cèdera sa participation, et comme promis nous rendrons aux actionnaires les fruits de l'émission d'action".Le titre a reculé de 1,02% à 20,31 euros à la Bourse d'Amsterdam.
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