Bienvenue dans un monde de brut

L'or noir n'a jamais aussi bien porté son nom. En ces jours de rentrée, les investisseurs vont devoir se résoudre à une réalité qui a la vie dure: celle d'un pétrole durablement cher. Le brut s'est même invité sans ménagement au programme de la rentrée politique. Pendant que le gouvernement Villepin déploie toute son énergie pour trouver la bonne mesure pour combattre l'essence au prix de l'or, les investisseurs carburent aux hydrocarbures et broient du noir. Car la semaine passée, cinq séances de baisse consécutives ont eu raison des deux tiers des gains engrangés pendant l'été à la Bourse de Paris. En perdant 3,2%, le CAC 40 a rendu 145 points sur les 222 moissonnés en juillet, s'éloignant de son record annuel du 10 août à 4.527 points. L'atterrissage fut à peine moins brutal à Wall Street, où les principaux indices sont retombés à leurs plus bas niveaux depuis sept semaines. La secousse du nouveau record historique du brut, à 68 dollars jeudi, risque de produire des répliques cette semaine. Car le cap des 70 dollars a été franchi ce matin, cyclone Katrina oblige. En mars dernier, une étude de Goldman Sachs prédisant un brut à 105 dollars avait suscité haussements d'épaule et éclats de rire méprisants dans la communauté financière. Il n'est pas sûr que le pronostic provoque toujours l'hilarité aujourd'hui. Même l'Opep s'est inquiété du maintien de ces prix élevés. Le brut a triplé depuis début 2002...Que faire dans ce monde de brut? Une idée peut-être pour se faire une place au soleil: partir en Norvège. Les prix de l'essence à la pompe, fortement taxés, y sont parmi les plus chers du monde, à 1,5 euro le litre... Mais au royaume du troisième exportateur mondial d'or noir, les recettes pétrolières publiques sont reversées à un fonds de financement des retraites, qui a grossi deux fois plus que prévu cette année. Une piste pour allouer le surplus de recettes fiscales des taxes sur le carburant dans notre pays en mal de pétrole mais habituellement jamais à court d'idées?
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