Pour obtenir une hausse de l'abonnement, France Télécom joue le donnant donnant

Bien décidé à obtenir coûte que coûte une hausse conséquente du prix de l'abonnement téléphonique, Thierry Breton fait monter la pression d'un cran dans le bras de fer qui l'oppose dans ce dossier au gouvernement. Le patron de France Télécom, dans un entretien accordé à notre confrère Le Parisien, s'est engagé sur la voie du donnant donnant. "Je m'engage à baisser d'au moins 26% le prix des communications" d'ici à 2008, a notamment promis Thierry Breton.En échange, il réclame une hausse de l'abonnement téléphonique de 23% sur la même période. Au total, le patron de l'opérateur historique a proposé de "rendre un milliard d'euros à [ses] clients" d'ici à 2008. Selon son projet, l'abonnement passerait de 13 euros en 2004 à 14 euros en 2005 et à 15,99 euros en 2008. Une telle augmentation permettrait à l'opérateur historique d'encaisser 1,5 milliard d'euros supplémentaires. Pour justifier sa demande, Thierry Breton compare le prix de l'abonnement en France à celui pratiqué dans les autres pays européens. "Cet abonnement est le plus bas d'Europe, alors que le réseau français est l'un des plus denses et des plus modernes. Sur ce point nous sommes en dessous de nos coûts". France Télécom propose un réajustement en trois paliers d'un euro à partir de cette année. L'opérateur répond ainsi à l'appel à candidature du service universel sur lequel il est le seul groupe en lice. Or, France Télécom rappelle que cette mission de service public a un coût qui nécessite des investissements conséquents.Pour désamorcer les attaques de ses concurrents, le patron de l'opérateur est prêt à plus de souplesse. Il leur propose ainsi de mettre en place à partir du premier semestre 2006 la possibilité d'acheter en gros des abonnements, ce qui leur permettrait de les revendre en propre à leurs clients. Autres propositions: une offre nu ADSL dès 2005 et la réduction de "30% des frais de mise en service du dégroupage". Reste à connaître la position de Bercy et de l'ART. Jusque là, Hervé Gaymard, ministre de l'Economie et des Finances, et le régulateur n'étaient pas contre une hausse en 2005 mais n'envisageaient pas une augmentation sur plusieurs années. Selon Le Parisien, les promesses de Thierry Breton pourraient avoir infléchi Bercy.Cela ne devrait pas empêcher les associations de consommateurs de réagir et de dire si à l'heure où les particuliers réduisent leur consommation de communications fixes au profit du mobile ou d'Internet, les promesses de Thierry Breton sont vraiment à leur avantage, ou si le milliard d'euros promis reviendra plutôt dans les poches de l'entreprise.A Paris, le titre recule de 2,33% en fin de séance à 24,30 euros.
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