Ericsson déçoit sur ses marges

La nouvelle a des relents de crise du secteur des télécommunications. En dépit d'une demande dynamique, Ericsson a vu sa rentabilité s'éroder au quatrième trimestre. Ainsi, la marge brute est passée à 45,6% sur les trois derniers mois de l'année, contre 47,1% trois mois plus tôt et au dessous des 47,3% attendus par les analystes. Même si elle reste sensiblement au dessus de son niveau d'il y a un an (41,6% au quatrième trimestre 2003), son recul peut paraître inquiétant. Cette baisse est d'abord à mettre sur le compte de la mise en oeuvre d'un certain nombre de réseaux mobiles en fin d'année, ce qui a pesé sur les coûts. Mais elle fait craindre à certains une prochaine guerre des prix. "Cela pourrait être le signal de nouvelles pressions sur les prix", explique un analyste interrogé par Reuters. De fait, les marges s'érodent alors que dans le même temps le groupe a rempli son carnet de commandes. Sur le dernier trimestre, il est ressorti à 37,9 milliards de couronnes suédoises, au dessus des 33,6 milliards pronostiqués par le marché. Globalement, en 2004, Ericsson a profité du rattrapage des opérateurs en matière d'investissements, après des années de disette. Ainsi, ses ventes d'équipements pour réseaux mobiles ont augmenté de 20% tandis que celles de son concurrent Nokia ont enregistré une hausse plus limitée de 13%. Le chiffre d'affaires est ressorti à 132 milliards de couronnes (14,5 milliards d'euros), tandis que le bénéfice net a atteint 19 milliards de couronnes (2 milliards d'euros), contre une perte de 10,8 milliards un an avant. Mais la tendance ne saurait se poursuivre. Comme il l'avait déjà dit à l'automne, Ericsson prédit pour 2005 un tassement du secteur, dont la croissance ne devrait pas dépasser les 5%, après une année 2004 jugée exceptionnelle. L'industrie est revenu à des "niveaux habituels", a expliqué le PDG d'Ercicsson Carl-Henic Svanberg au cours d'une conférence. Dans ce contexte, le tassement des marges sonne comme un mauvais présage. Les équipementiers pourraient ainsi recommencer à sacrifier leurs prix pour maintenir leur part de marché, comme cela fut le cas après l'éclatement de la bulle Internet, au moment où les opérateurs souffraient de surcapacité.A Stockolm, le titre recule de 7,6% en fin d'après-midi, à 20,60 couronnes.
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