"Un benchmark comme le CAC 40 se doit d'être stable"

latribune.fr- Depuis l'entrée d'Essilor à la place de Sodexho (décidée en décembre et effective depuis janvier), le CAC 40 n'a pas changé de physionomie. Peut-on s'attendre à un prochain remaniement de l'indice parisien ?Jean-Charles Naudin- Je ne le pense pas. Sauf OPA surprise, il n'y a pas - comme cela a pu être le cas par le passé - de candidat naturel à la sortie en tenant compte des critères retenus par le Conseil Scientifique des Indices. Capgemini n'est par exemple que la 57ème capitalisation de la place, mais le titre est très liquide. De même, en dépit de son poids limité dans l'indice, je ne vois pas Publicis sortir. Cette valeur est entrée dans l'indice récemment et il est logique que les médias aient une forte représentation dans le CAC 40. Les noms de Thomson, Casino et Thales reviennent également assez souvent. Mais leur sortie de l'indice ne paraît pas évidente.En parallèle, en regardant le CAC Next 20 - la nouvelle antichambre du CAC 40 -, il semble également qu'aucun nom ne s'impose vraiment pour une entrée dans le CAC 40...Il est effectivement difficile de trouver un groupe qui présente toutes les caractéristiques nécessaires. Le statut juridique d'Altadis est un obstacle. ASF présente un flottant et une liquidité un peu faibles malgré une capitalisation intéressante, tout comme CNP Assurances. Si je devais dresser un podium, je placerais Unibail en troisième position, Technip comme challenger (malgré une petite capitalisation) en deuxième place et Safran (Sagem-Snecma) en tête. Le groupe se classe 38ème en capitalisation et 50ème en liquidité. Sur le plan sectoriel, il viendrait renforcer un segment industriel qui ne pèse que 5% de l'indice. Enfin, contrairement à certaines technologiques entrées dans l'indice en haut de cycle boursier au moment de la bulle, il affiche une valorisation raisonnable. Or, il est toujours appréciable de faire entrer une valeur qui a encore du potentiel. En tout cas, si Safran n'entre pas prochainement au CAC, je pense que cela se fera lorsque l'Etat cèdera des titres.N'y a-t-il pas tout de même un appauvrissement du réservoir de candidats au CAC ? Et si tel est le cas, ne serait-il pas mieux de réduire le nombre de valeurs de l'indice pour en faciliter la rotation ?Je ne pense pas qu'il y ait une pénurie de valeurs en réserve. Et même s'il y en avait une, un indice resserré poserait d'autres problèmes. Certes, lorsque de gros fonds étrangers regardent vers la France et donc vers le CAC 40, des capitalisations comme celle de Capgemini ne sont pas adaptées à leur force de frappe. Toutefois, les soucis de diversification que nous rencontrons aujourd'hui seraient accentués si l'on décidait de concentrer l'indice sur ses seules grosses valeurs. Le poids de Sanofi-Aventis et de Total dans le CAC dépasse déjà la barre des 10% en dessous de laquelle chacune de nos lignes doit demeurer.Finalement, un statu quo semble vous convenir...Je ne pense pas qu'un indice ait besoin de rotations fréquentes. En 1999-2000, beaucoup de valeurs technologiques ont été admises suite à l'explosion de leurs cours de Bourse, entraînant de nombreux remaniements et une forte volatilité. Mais l'indice n'est pas un fonds. Il doit au contraire être une référence, un benchmark. Or, un benchmark se doit d'être stable. L'absence récente de grands changements dans l'indice est donc pour nous une bonne chose.
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