Alcatel a déçu en fin d'année

Après trois ans de pertes abyssales, Alcatel a enfin publié un exercice dans le vert. L'équipementier télécoms, marqué par une forte cure d'amaigrissement ces dernières années, a publié en 2004 un bénéfice net de 281 millions d'euros, après une perte de 1,94 milliard d'euros en 2003. Entre 2001 et 2003, le groupe a accumulé 11,6 milliards d'euros de déficit. Rapporté au bénéfice par action, le résultat 2004 ressort à 0,21 euro, après une perte de 1,46 euro un an avant. Les ventes, de leur côté, ont enregistré une croissance annuelle de 5,7% à 12,27 milliards d'euros, soit une progression de 9,5% à taux de change constant.Reste que la fin d'année s'est avérée décevante pour l'équipementier, qui n'a pas atteint ses objectifs du quatrième trimestre. Son résultat opérationnel est ressorti à 393 millions d'euros, alors que les analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne 440 millions d'euros. La marge d'exploitation n'a atteint que 10,3%, un taux inférieur aux 11,6% du consensus, note le courtier ETC Pollak. Le résultat net n'a été que de 40 millions d'euros, bien en dessous des 155 millions d'euros établis par le consensus.Les ventes, en revanche, avec une hausse de 10,7% à 3,8 milliards d'euros, ont légèrement dépassé les attentes. A la fin du trimestre, le groupe avait une trésorerie nette de 752 millions d'euros, contre 519 millions d'euros trois mois plus tôt.Globalement, les équipements pour réseaux mobiles se sont particulièrement bien portés au quatrième trimestre avec une croissance des ventes de 27,2%. Sur l'année, le résultat opérationnel de la division a progressé de 27% à 401 millions d'euros, pour des ventes en hausse de 12,7% à 3,3 milliards d'euros. La branche communications fixes n'est pas en reste, en dépit d'un déclin de 1,6% de l'activité sur les trois derniers mois de 2004. Son bénéfice d'exploitation annuel est ainsi ressorti à 429 millions d'euros, contre 155 millions un an avant. Enfin, l'activité "communications privées" a vu son résultat passer de 123 à 235 millions d'euros. En 2005, Alcatel, qui a supprimé 40.000 emplois ces dernières années, veut continuer à croître. "Nous prévoyons une croissance des ventes au premier trimestre de l'ordre de 3 à 5% par rapport au premier trimestre 2004, ainsi que pour l'ensemble de l'année", a expliqué Serge Tchuruk, le patron du groupe, dans un communiqué. Les estimations initiales du courtier d'ETC Pollak faisaient plutôt état d'un taux de croissance de 6%. "Le résultat net par action (avant amortissement des écarts d'acquisition) devrait voir une progression à deux chiffres pour l'ensemble de l'année, avec un résultat par action (avant amortissement des écarts d'acquisition) positif pour un premier trimestre traditionnellement faible du fait de la saisonnalité de l'activité", a encore pronostiqué le PDG. Quant aux marges, le groupe a prévu de maintenir une "certaine flexibilité" sans plus évoquer la prévision initiale de 38% de marge brute. La marge d'exploitation devrait atteindre 10%, en dessous des 11,3% pronostiqués par ETC.En revanche, le groupe a annoncé qu'il ne distribuerait pas de dividende en 2004 mais peut-être en 2005. A Paris, le titre est sérieusement affecté par ces résultats. Il perd 13,80% en fin de séance, à 9,68 euros.
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