Ironie de l'histoire, c'est le propre artisan de la fusion qui plaide désormais pour son démantèlement. Steve Case, l'ancien patron d'AOL, estime que le fournisseur d'accès Internet doit voler de ses propres ailes. S'exprimant dans le Washington Post, il estime que si "AOL était indépendant, il aurait ses propres actions qu'il pourrait utiliser pour entrer en concurrence" avec des concurrents tels que Yahoo! ou Google.Steve Case, qui a démissionné de son poste de PDG en 2003 et quitté le conseil d'administration du groupe il y a six semaines, estime que le groupe doit être scindé en quatre parties: AOL, Time Inc, Time Warner Cable et Time Warner Entertainment, qui inclurait Warner Bros, New Line, HBO et Turner Broadcasting. De cette façon, AOL pourrait utiliser à ses propres fins le milliard de dollars de cash-flow qu'il dégage, au lieu de le redistribuer à d'autres divisions du groupe, selon Steve Case. Les propos de celui-ci viennent accroître un peu plus la pression qui pèse sur les épaules de l'actuel PDG du groupe Richard Parsons. Ce dernier tente par tous les moyens de résister à la mise à pied réclamée par le milliardaire Carl Icahn et un groupe d'actionnaires, représentant 2,8% du capital de la société. Parti en guerre contre la direction du groupe, dont le titre a perdu 40% depuis le début de l'année, ce dernier réclamait notamment la séparation de Time Warner Cable. Envisageant ensuite une restructuration plus drastique, il s'est notamment fortement opposé à la stratégie mise en place par Richard Parsons concernant AOL. Face à l'érosion constante du nombre d'abonnés, le PDG a annoncé il y a quelques mois sa volonté de faire passer AOL du métier de fournisseur d'accès Internet pur et dur à celui de portail, afin de capter une partie des investissements publicitaires du Web.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:20

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