Pernod-Ricard confirme être intéressé par Allied Domecq

Par latribune.fr  |   |  393  mots
Un nouveau feuilleton pourrait bientôt débuter dans le domaine des OPA. Confirmant les rumeurs insistantes qui circulent depuis plusieurs mois, Allied Domecq a indiqué mardi avoir été approché par Pernod-Ricard au sujet d'une offre éventuelle. Et le Français a confirmé quelques minutes plus tard dans un communiqué "étudier une offre de rachat" du Britannique.Mais Pernod-Ricard ne part pas seul à l'assaut. Le Français a précisé qu'il était associé pour l'occasion au conglomérat Fortune Brands, notamment propriétaire du bourbon Jim Beam et distributeur de la vodka Absolut aux Etats-Unis. Alors que Pernod-Ricard se refusait depuis plusieurs mois à tout commentaire, l'affaire semble donc lancée. "Les deux grandes questions maintenant, c'est de savoir ce que vont payer les deux groupes et ce qu'ils vont céder pour cette acquisition", a souligné un courtier de Deutsche Bank cité par l'AFP.Le montage devra en tout cas être minutieux. Car la proie est de taille pour Pernod-Ricard. Allied Domecq vaut en effet 6,9 milliards de livres à Londres (soit 10 milliards d'euros). Le dernier pointage (en août) faisant état d'une dette de 1,9 milliard, le marché estime donc la valeur d'entreprise à quelque 8,8 milliards de livres (13 milliards d'euros). En comparaison, la capitalisation boursière de Pernod-Ricard ne dépasse pas les 7,5 milliards d'euros. On comprend mieux l'aide que peut fournir Fortune Brands. D'autant qu'un rachat en tandem pourrait faciliter l'obtention de l'aval des autorités de la concurrence en permettant une répartition des actifs (voir interview ci-contre). En tout cas, sur le plan financier, Pernod-Ricard a insisté lors de la récente publication de ses résultats annuels sur son désendettement, qui lui donne une marge de manoeuvre.La Bourse n'a quant à elle pas attendu longtemps pour réagir. Immédiatement après cette officialisation des discussions, l'action Allied Domecq a fait un bond, pour gagner 17,38% en fin d'après-midi. L'hypothèse d'une recomposition profite même à Rémy Cointreau qui à Paris avance de 3%. Le titre de Pernod-Ricard a en revanche connu des hauts et des bas. Il a d'abord décroché puis s'est rétabli jusqu'à s'octroyer 5,11% en fin de journée. Rien de véritablement surprenant: tant qu'il n'y aura pas d'élément sur le prix et les cessions envisagés, "l'évolution du titre de Pernod-Ricard ne sera pas claire", a fait remarquer le courtier de Deutsche Bank.