Bolloré et WPP font monter la pression sur Havas

Après une brève accalmie, l'attrait spéculatif d'Havas se réveille. Le titre affiche une progression de 4,33%, à 4,82 euros, à la clôture, vendredi. Le titre profite en effet des déclarations de Martin Sorrell, le patron du groupe publicitaire britannique WPP, et de la demande de nomination d'administrateurs par Vincent Bolloré.En marge de la présentation de ses résultats du premier trimestre 2005, en forte hausse, Sir Martin Sorrell a déclaré "discuter régulièrement avec Bolloré" au sujet d'Havas. Le PDG du publicitaire britannique a confié au Monde daté du 23 avril que WPP et Bolloré étaient même en discussion depuis deux ans, laissant entendre que WPP pourrait s'intéresser au capital d'Havas.De son côté, l'investisseur breton, qui détient désormais 20% du capital d'Havas, laisse encore planer le doute sur ses intentions vis-à-vis de la société. Tandis qu'il affirme qu'Havas est un investissement stratégique, le marché, pour sa part, n'exclut pas la possibilité d'une cession de sa participation.Quelles que soient ses intentions, Vincent Bolloré fait monter un peu plus la pression sur Havas, puisqu'il demande officiellement à être représenté dans l'organe de tête du groupe. Il veut que soient proposés à l'assemblée générale - le 9 juin prochain - quatre nouveaux administrateurs, choisis par lui. Vincent Bolloré lui-même souhaite siéger au conseil. "Le nombre de quatre montre l'intérêt que l'on porte à cette participation. La communication est un secteur stratégique pour le groupe", a expliqué un porte-parole du groupe Bolloré à Reuters. De quoi inquiéter la direction d'Havas, qui doit également poursuivre le dressement de la société.Le publicitaire, qui a traversé quatre années difficiles, a réussi à redresser ses marges en fin d'année dernière, à force de lourds plans de restructuration et d'une augmentation de capital. Le groupe lutte désormais pour conserver son indépendance, alors qu'il fait figure de proie, après avoir laissé échapper plusieurs opportunités de croissance externe (Tempus, Grey Global).
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