Eidos ne trouve pas preneur

A l'heure des grandes manoeuvres dans le jeu vidéo, il est des acteurs qui suscitent moins l'envie que d'autres. Le britannique Eidos, officiellement en vente depuis juin dernier, a admis lundi que les discussions entamées avec des repreneurs potentiels pourraient ne pas déboucher pour l'instant. "Sur la base des négociations récentes, la probabilité d'obtenir une prime sur le prix du marché en vigueur avant les récents mouvements de spéculation n'est pas claire", explique le communiqué publié vendredi après la clôture des marchés. Mais le temps presse. L'éditeur, dont les comptes étaient dans le rouge sur son dernier exercice clos fin juin, doit trouver des fonds avant la fin de son exercice 2004-2005. La semaine dernière, il prévenait la communauté financière qu'il terminerait son premier semestre largement en pertes.L'étau se resserrant, il y a fort à parier que l'éditeur revoie ses prétentions à la baisse, même si pour l'instant aucune proposition officielle n'a été dévoilée. L'été dernier, les négociations avaient déjà capoté avec Ubisoft, alors que l'éditeur français proposait 215 millions de livres, une offre jugée élevée par les analystes. Fin août, l'éditeur français aurait fait volte face, abandonnant l'affaire. Puis la presse britannique a évoqué des grands noms du secteur tels qu'Electronic Arts, Microsoft ou Activision comme partenaires potentiels. De passage à Paris début septembre, le patron d'Activision, Robert Kotick, et le chef de la division Xbox de Microsoft, Robbie Bach, assuraient qu'ils n'étaient pas intéressés par des opérations de croissance externe. Mais depuis, la valeur d'Eidos est en chute libre. Le titre, monté en août à 115 pence, a perdu 25% entre cette date et son cours de vendredi. En Bourse, ce lundi, la réaction est sévère. A Londres, en fin de séance, le titre chutait de 21,20% à 67,76 pence. L'annonce d'aujourd'hui creuse donc ce recul à plus de 41%. Eidos ne vaut plus que 102 millions de livres. Reste à savoir si le créateur de Lara Croft a encore un potentiel de baisse. L'éditeur a réalisé sur son dernier exercice des ventes de 113,9 millions de livres pour une perte de 2 millions. En comparaison, Infogrames, avec des ventes annuelles de 700 millions d'euros et un déficit de 31 millions, vaut actuellement 141 millions d'euros. Pour les prédateurs, cela ne pourrait être qu'une question de temps.
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