Airbus a largement surclassé Boeing en 2004

Bientôt appelé à remplacer Philippe Camus à la tête d'EADS, Noël Forgeard va quitter la direction d'Airbus sur un bilan plus que positif. Pour la deuxième année d'affilée, l'avionneur européen a devancé, et avec la manière, son grand rival Boeing. Lors de sa conférence de presse de début d'année, le constructeur a annoncé ce matin avoir livré 320 appareils en 2004 (contre 305 un an plus tôt) et reçu 370 commandes fermes (pour un objectif initial de 250, et 254 un an plus tôt).Ces chiffres lui donnent donc une belle longueur d'avance sur l'Américain, qui la semaine passée a annoncé 285 livraisons et 272 commandes. Airbus revendique du coup sur les commandes une part de marché mondial de 57% en volume et de 54% en valeur.Dans ce carnet de commandes, le futur A380 occupe une place de choix. D'ores et déjà, 139 commandes fermes ont été signées de la part de 13 clients. Un total qui ne tient pas compte de la lettre d'intention signée cette semaine par UPS pour 10 unités. "Il y a d'autres négociations en cours", a ajouté Noël Forgeard. Bref, le groupe ne devrait avoir aucun mal à tenir son objectif de 150 commandes d'A380 à mi-2005.2005 devrait d'ailleurs être une nouvelle année porteuse pour Airbus. Son président a ambitionné 300 à 350 commandes et a confirmé la prévision de 350 à 360 livraisons pour cette année. Le groupe devrait donc battre son record de 2001 (325 livraisons) et une nouvelle fois distancer son concurrent, qui n'espère que 320 livraisons jusqu'en décembre prochain.Pour autant, Airbus n'entend pas sacrifier sa rentabilité à la croissance. Si le dépassement des coûts de développement du programme A380 a récemment suscité des inquiétudes, Noël Forgeard a confirmé que ce surcoût serait au maximum de 1,45 milliard d'euros. Surtout, il a souligné que cela n'affecterait que marginalement la rentabilité d'un programme qui doit rapporter quelque 150 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour 700 à 750 appareils vendus à un prix unitaire moyen de 200 millions d'euros.Par ailleurs, le PDG est revenu sur le programme de réduction de la durée des cycles de production, qui doit déboucher sur une économie de trésorerie de 1,5 milliard d'ici 2007. D'ores et déjà, le tiers de l'objectif a été atteint. Enfin, Airbus a mis en place le plan "route 06". Son but est de réduire les coûts de 1,5 milliard d'euros entre 2003 et 2006. Bref, pour Noël Forgeard, "les comptes d'Airbus sont bons et sa profitabilité est presque le double de celle de Boeing dans les avions commerciaux". Qui plus est, cette rentabilité est "bien installée pour les trois ans à venir".Ces bonnes performances et perspectives du constructeur européen sont annoncées alors que les autorités américaines et européennes viennent de tomber d'accord sur un gel provisoire des poursuites mutuelles engagées devant l'Organisation Mondiale du Commerce pour dénoncer les subventions dont bénéficient Airbus et Boeing. Les deux parties se donnent trois mois pour trouver un accord à l'amiable sur la question (lire ci-contre).
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