Une première en Italie. Alors que les autorités transalpines ont jusqu'ici veillé sur le maintien sous pavillon national de leurs banques locales, l'une d'entre elles est aujourd'hui directement menacée de tomber entre des mains étrangères. Confirmant diverses informations de presse (voir ci-contre), l'Espagnol BBVA vient en effet de lancer officiellement une offre sur la Banca Nazionale del Lavoro (BNL).BBVA, qui détient déjà 14,7% de sa cible, propose de racheter le solde du capital sur la base d'une action à émettre contre cinq actions BNL détenues. L'opération est conditionnée à l'obtention d'au moins 50% du capital et valorise BNL à quelque 6,4 milliards d'euros.Mais ce ne sont pas les considérations financières qui devraient se trouver au centre des débats. Car le gouverneur de la banque d'Italie, Antonio Fazio, n'entend pas abandonner une banque nationale à un groupe étranger. Celui-ci ne cache pas ses réticences face à une offre de BBVA et, selon la presse italienne, il aurait adressé vendredi une note à l'Espagnol mentionnant des "problèmes de procédure" et des "insuffisances" dans l'information apportée.Reste qu'aucun chevalier blanc italien ne s'est pour l'instant manifesté. La bataille d'Antonio Fazio semble d'ailleurs loin d'être gagnée. D'abord parce que Bruxelles veille à limiter les élans protectionnistes. Ensuite parce que le gouverneur ne dispose pas d'un soutien total en Italie. Bien qu'ayant reconnu que l'idée de "l'italianité" pouvait être populaire en Italie, le ministre de l'Economie, Domenico Siniscalco, a assuré que cet argument était désormais "indéfendable en Europe".Les débats promettent en tout cas d'être passionnés. D'autant qu'une autre opération du même type est attendue prochainement. ABN-Amro pourrait en effet lancer une offre sur Antonveneta.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:56

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