Créations d'emplois décevantes aux Etats-Unis

Mois décevant pour l'emploi aux Etats-Unis. L'économie américaine a créé seulement 78.000 emplois au mois de mai, un chiffre bien en dessous des prévisions des économistes qui espéraient 185.000 postes créés. Le chiffre pourrait marquer le début d'un ralentissement: les Etats-Unis n'avaient pas créé aussi peu d'emplois depuis août 2003, et ce alors même que récemment la croissance a été révisée en hausse pour le premier trimestre et que la confiance des consommateurs s'est raffermie. Le mois dernier, l'économie américaine avait créé 274.000 emplois, un chiffre que le département du Travail n'a pas révisé. Avec 78.000 créations d'emplois au mois de mai, les Etats-Unis n'arrivent même pas à absorber les nouveaux entrants, constitués par exemple d'étudiants ou d'immigrants, puisque les experts considèrent qu'il faut au minimum 150.000 nouveaux emplois par mois pour répondre à la hausse naturelle de la population active. Pour le mois de mars, les créations d'emplois ont été ramenées à 122.000 contre 146.000.Le taux de chômage, considéré comme étant moins rélévateur du marché, est passé à 5,1% contre 5,2% le mois précédent. Dans les services, qui représentent 80% du PIB américain, seulement 64.000 emplois ont été créés en mai, contre 232.0000 en avril. Ce sont surtout les secteurs de l'éducation et de la santé qui sont à l'origine de ce dynamisme. L'industrie a de nouveau détruit des emplois: -7.000 en mai, après les -9.000 du mois d'avril, un chiffre révisé en hausse ce mois-ci. La construction, avec 20.000 emplois créés, rattrape quelque peu le secteur secondaire.Selon les économistes, la hausse des prix du pétrole a contribué à surenchérir les dépenses des entreprises, moins encouragées à embaucher. Les experts suggèrent aussi que ces chiffres décevants pourraient inciter la Réserve fédérale à marquer une pause dans sa politique de relèvement des taux d'intérêts. Ces derniers mois, la Fed a en effet relevé huit fois ses taux, dans le but de petit à petit renoncer à sa "politique monétaire accomodante". Politique sur laquelle la Banque centrale américaine pourrait revenir en cas de trou d'air. "Cela peut n'être qu'une pause comme en novembre 2004 mais compte tenu des incertitudes issues des enquêtes auprès des entreprises il se peut qu'il y ait là le témoignage d'un facteur de fragilité de l'économie américaine. Ces éléments seront importants pour jauger l'évolution de la politique monétaire dans les mois à venir", confirme Philippe Waechter, directeur des Etudes Economiques et de la Recherche chez Natexis.A New York, le Dow Jones reculait de 0,22% en début de matinée et le Nasdaq de 0,11%.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.