Après Merck, Pfizer est à son tour contraint de retirer un médicament de la vente

Les anti-inflammatoires accroissent-ils les risques cardiaques? Le débat fait rage depuis qu'en septembre dernier Merck a décidé de retirer de la vente le Vioxx (voir ci-contre). Dans la foulée, diverses études ont été menées. Et aujourd'hui, un autre laboratoire américain est contraint de suspendre l'un de ses produits. Conformément à une demande de la Food and Drug Administration (l'autorité sanitaire américaine), Pfizer a annoncé que le Bextra allait être retiré de la vente.Pour la FDA, les risques encourus avec ce médicament seraient supérieurs aux bénéfices produits. En février, Wellpoint, le premier groupe privé d'assurance maladie du pays, avait notamment transmis à la FDA une étude conduite auprès de 629.245 personnes âgées d'au moins 40 ans (voir ci-contre). Les conclusions en étaient sévères: avec le Bextra les risques cardiaques seraient accrus de 53% alors qu'ils ne le seraient "que" de 23% avec le Vioxx que Merck a retiré de la vente.S'il a décidé de suspendre les ventes de son produit, Pfizer a néanmoins exprimé son désaccord avec cette demande de la FDA. Le laboratoire a assuré qu'il allait explorer toutes les options avec l'agence afin d'être de nouveau autorisé à commercialiser le Bextra.Pour Pfizer, qui vient de présenter un vaste plan de restructuration qui va lui coûter 5 à 6 milliards de dollars (voir ci-contre), ce retrait constitue en tout cas un coup dur. En termes d'image tout d'abord, si l'on se réfère à l'onde de choc qu'a provoquée le retrait du Vioxx l'an passé. Sur le plan financier ensuite, car le Bextra est l'un des "blockbusters" de Pfizer. En 2004, ses ventes ont atteint 1,3 milliard de dollars, c'est-à-dire 2,5% du chiffre d'affaires de l'ensemble du groupe.Et ce n'est pas tout. Car un autre anti-inflammatoire du laboratoire, le Celebrex, est également pointé du doigt par la FDA. Certes, il n'y a pas eu dans ce cas de demande de retrait. Mais l'agence a enjoint au laboratoire d'apposer un avertissement plus sévère sur ce produit, ce qui pourrait suffire à perturber ses ventes qui ont atteint 3,3 milliards de dollars en 2004.La Bourse se montre d'ailleurs inquiète. Certes, la menace qui pèse sur les anti-inflammatoires depuis plusieurs mois a permis de préparer le marché à l'éventualité de nouveaux retraits. En décembre, Pfizer avait notamment décidé d'arrêter toute publicité autour du Celebrex aux Etats-Unis (voir ci-contre). Mais le titre décroche tout de même 1,5% en milieu de séance.
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