Le journal Libération ne sortira pas mercredi matin, pour la deuxième journée consécutive. Mardi, la rédaction a en effet voté massivement sur la reconduction de la grève. La situation apparaît donc toujours bloquée au deuxième jour de la crise ouverte par l'annonce d'un plan de restructuration du journal.Lors du comité d'entreprise de Libération qui s'est tenu lundi matin, la direction du journal a en effet présenté un sévère plan de réorganisation touchant l'ensemble des effectifs du quotidien parisien. Le dispositif porte sur 52 postes. Sur ce total, 38 emplois devraient être supprimés purement et simplement, tandis que 14 seront externalisés.Le projet de la direction consiste notamment à faire partir 28 salariés de la rédaction et 10 des services administratifs et commerciaux. Par ailleurs, 14 salariés devraient être transférés à l'extérieur du journal: les postes concernés portent sur des fonctions commerciales comme la gestion des abonnements ou techniques comme les informaticiens du site Internet.Ce projet de réorganisation de l'entreprise, qui emploie 330 personnes, a été élaboré sous la houlette d'Edouard de Rothschild, le financier qui a pris 38,9% du capital du journal créé par Jean-Paul Sartre en investissant 20 millions d'euros. Celui-ci veut essayer d'assainir la situation d'un quotidien durement éprouvé par la crise de la presseLa diffusion de Libération est en effet en forte baisse, sur un rythme de l'ordre de 10% cette année par rapport à 2004, tandis que le chiffre d'affaires publicitaire est sur la même tendance. Dès lors, le journal devrait terminer l'année en lourdes pertes, de plus de 6 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 73 millions.Libération apparaît ainsi comme particulièrement affecté par une crise de la presse écrite nationale qui n'épargne aucun de ses confrères. Le Monde a lui aussi mis en place des plans d'incitation au départ de ses collaborateurs. Et les journaux, du Figaro au Monde en passant par L'Humanité, multiplient les plans de relance rédactionnelle pour essayer de faire revenir à eux lecteurs et annonceurs.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:27

Partager :